C'est une première qui est passée presque inaperçue! Le ministre de la Communication Nacer Mehal, était l'invité vedette d'une télévision étrangère, en l'occurrence la chaîne tunisienne Nessma TV. C'est la première fois que le ministre de la Communication participe à un débat sur le plateau d'une télévision étrangère qui, de surcroît n'a officiellement pas d'agrément en Algérie. Nessma TV a néanmoins été agréée pour couvrir comme toutes les chaînes étrangères, les élections législatives algériennes. Alors coup de pub pour l'Algérie ou stratégie de com pour le ministre, toutes les lectures sont permises, d'autant que Mehal a tenu à rappeler l'étendue du programme de son secteur dans le domaine de l'ouverture audiovisuelle au secteur privé. Dans un pays où toutes les visites et participations à des médias sont calculées et analysées, il est sûr et même certain que la visite du ministre de la Communication, ne peut être placée que dans le strict cadre de la campagne de communication pour les élections législatives. Mais il n'est pas exclu de penser qu'avec la présence du ministre de la Communication sur le plateau de Nessma TV, Nabil Karoui a définitivement assuré son sésame: l'agrément pour le bureau d'Alger, surtout que les autorités marocaines n'ont jamais voulu accorder un agrément pour la chaîne tunisienne à Casablanca et refusé d'inscrire Nessma TV dans les différentes études d'audiences qui lui faciliterait d'obtenir de la publicité marocaine. En définitive, la télévision tunisienne Nessma TV est plus à l'aise en Algérie, qu'elle devient une télévision plus algérienne que la télévision algérienne, elle-même. Les deux jours des législatives en Algérie ont démontré l'algérianité de la télévision des Karoui, reste à savoir si celle-ci est sincère ou calculée. En effet, Nessma TV a effacé l'Entv par la qualité des différents plateaux qu'elle a offerts durant Ces deux jours d'élection. Elle a donné l'occasion à de nombreuses personnalités politiques et médiatiques de s'exprimer. Le choix de l'hôtel El Aurassi qui était devenu, en l'espace de deux jours, le centre névralgique où se rassemblent tous les journalistes et observateurs politiques, était également adapté. Nessma TV a eu le privilège d'accueillir, à la fois le vainqueur des élections et patron du FLN, Abdelaziz Belkhadem, et le ministre de la Communication. Même l'Entv n'a pas eu le privilège d'organiser un tel plateau. Cela n'a pas empêché la télévision tunisienne de commettre quelques maladresses inconcevables lorsqu'elle s'est permis de critiquer l'Algérie, quand le présentateur algérien Smati, qui a été perturbé par le bruit des pas, a parlé de bruit de claquettes avant de se ressaisir, oubliant qu'il est dans un hôtel 5 étoiles. A cela s'ajoute le manque de culture politique algérienne des deux journalistes tunisiens ramenés dans les bagages de Nessma TV. Le plus étonnant, c'était en revanche, de voir le ministre de la Communication défendre bec et ongles, la Télévision nationale en parlant même de l'absence de statut de la A3 et des conditions de travail des travailleurs de l'Unique, sur le plateau d'une petite chaîne maghrébine qui ne possède même pas 10% des moyens de l'Entv. [email protected]