«Les élections se sont déroulées de façon fondamentalement pacifique» La mission d'observation électorale de l'UE s'est dite plutôt satisfaite du déroulement du scrutin du 10 mai. Pas de déception ni de rapport accablant! La mission d'observation électorale de l'UE s'est dite plutôt satisfaite du déroulement du scrutin du 10 mai. «Les élections se sont déroulées de façon fondamentalement pacifique», a assuré M.José Ignacio Salafranca lors d'une conférence de presse qu'il a animée hier à Alger. Le chef de la mission d'observation de l'Union européenne a regretté le fait que les observateurs n'aient pu avoir accès au fichier électoral national, qui est un élément essentiel dans leur méthode de travail. Il a affirmé que le mémorandum signé avec le gouvernement algérien garantissait l'accès à toutes les informations sur le processus électoral. M.Salafranca a dit qu'il ne partageait pas les arguments avancés par le département de l'intérieur. Tout en déplorant le non-accès au fichier électoral, le chef de la délégation de l'Union européenne ne regrette rien. «Nous ne regrettons pas d'être venus», a-t-il affirmé pour lever toute ambiguïté sur ce sujet. «Nous sommes très satisfaits du déroulement du processus électoral», a-t-il indiqué. Alors que tout le monde s'attendait à un rapport préliminaire critique sur le scrutin de jeudi, M.Salafranca s'est montré plutôt prudent dans ses déclarations sur la transparence du scrutin et les accusations des partis politiques, notamment l'Alliance verte quant à la fraude. «Il y a des PV délivrés aux partis. Il faut faire des additions pour voir si ces allégations sont justes ou fausses», a-t-il affirmé sans donner plus de précisions. Le conférencier a reconnu que les réformes électorales ont apporté un certain progrès en matière de transparence et d'établissement de mécanisme de contrôle. «Il y a des critères additionnels de transparence par rapport aux précédentes élections, mais il y a des points pour lesquels il serait possible d'introduire d'autres critères», a-t-il estimé. Il expliquera dans ce sens que l'adoption du nouveau cadre électoral à quelques mois du scrutin a suscité plusieurs difficultés dans la mise en place des différentes structures et mesures prévues par la loi. La plupart des partis agréés ces trois derniers mois n'ont pas été en mesure de s'organiser afin de mener une campagne efficace. «Pour assurer la plus grande transparence de l'opération, la commission a proposé la publication des résultats de tous les bureaux de vote», a fait savoir M.Salafranca. S'étalant sur les incidents relevés le jour du scrutin, le conférencier a cité l'absence de publication des procès-verbaux juste après l'annonce des résultats pour voir si les données sont identiques aux chiffres avancés. Autre remarque, la mission d'observation a sollicité le département de l'intérieur pour permettre aux partis politiques d'assister aux commissions de wilaya. M.Salafranca a même relevé que le système d'enregistrement des électeurs présente certaines faiblesses structurelles, notamment en raison de l'absence de consolidation nationale du fichier électoral prévue par la loi. Le chef de la mission d'observation souligne qu'un nombre important d'électeurs, notamment dans les grandes villes, ont eu beaucoup de difficultés à trouver leur bulletin de vote au sein des centres, et ce malgré les efforts de prise en charge par les chefs de centre. Comme il a relevé le manque de sensibilisation des électeurs sur les procédures de vote et l'utilisation des bulletins multiples.