Les élections législatives finies, les nouvelles télévisions privées algériennes s'apprêtent à passer une nouvelles étape dans leur parcours du combattant: remplir leurs grilles des programmes entre les législatives et le Ramadhan. Une période de deux mois qui risque de leur coûter cher en énergie et en création. Malgré les problèmes de diffusion, puisque tous les programmes sont envoyés par Internet pour être diffusés en différé de l'extérieur du pays, l'absence de publicité publique (l'Anep refuse de signer un contrat avec les nouvelles télévisions algériennes en l'absence d'une réglementation sur l'audiovisuel), voilà qu'un nouveau problème vient de surgir: les artistes ont saisi l'Onda pour réclamer leurs droits de passage sur ces télévisions off-shore. Ces saisines toujours, notamment Al Djazaïria et à un degré moindre Echourouk TV qui ont diffusé, durant un certain temps, des clips d'artistes algériens. Les télévisions privées doivent verser à l'Onda un pourcentage équivalent à 6% de son chiffre d'affaires. Mais comme ces télévisions ont quelques mois d'existence et qu'elles ne sont pas officiellement accréditées, la question n'est pas à l'ordre du jour à l'Office des droits d'auteurs, au grand désespoir des artistes. Ennahar TV qui a choisi l'information comme programme cherche maintenant à meubler sa chaîne, surtout après la fin des législatives et la fin de la campagne électorale. Son programme de vox populi Sarih djiden (Très franc) fait un tabac et donne l'occasion à de nombreux citoyens de s'exprimer ouvertement contre le système. Une vidéo d'une femme habitant Sidi M'hamed, et qui explique les raisons de son refus de voter, a fait le buzz sur Internet. Ce programme dépasse de loin les débats qui sont lancés ici et là sur la chaîne et où les intervenants pratiquent la langue de bois à outrance. Reste Echourouk TV qui respire un peu en diffusant des feuilletons turcs en attendant le Ramadhan où elle a prévu un feuilleton dramatique algérien avec Djamila Aârass et un sitcom produit par Yahia Mouzahem. Pour sa part, Beur TV, de Réda Mehigni, qui a renoncé à l'aventure politique en échouant dans sa candidature à l'Assemblée, entend relancer sa chaîne prochainement. Selon certaines sources, un important opérateur va prendre en charge ses créances et remettre la première chaîne maghrébine dans les starting-blocks. Un investissement de 30 millions d'euros est attendu pour relancer et rattraper le retard. Tout ceci au moment où le ministre de la Communication s'apprête à finaliser dans les prochaines semaines son projet d'ouverture audiovisuelle et lancer définitivement le processus de démocratisation de l'audiovisuel algérien. [email protected]