Il est prévu que la récolte de cette année atteindra pas moins de 2060 tonnes avec une moyenne de 23 quintaux/l'hectare. Larbaâ Nath Iraten, cette localité de la wilaya de Tizi Ouzou connue pour sa fête de la cerise, renouera cette semaine avec sa tradition. Une fête à l'honneur de ce fruit des rois aura lieu du 7 au 9 juin dans sa 7e édition. Un riche programme est attendu pour la circonstance. Les services concernés annoncent même une légère amélioration de la récolte pour cette année. Il est prévu qu'elle atteindra pas moins de 2060 tonnes avec une moyenne de 23q/ha. Cela côté beauté du décor. Cependant, le commun des mortels aura constaté ces derniers jours une autre réalité. Pas du tout bonne à voir ni à dire celle-là. Cette cerise, qui donne l'eau à la bouche, se vend sur les trottoirs et les abords des autoroutes. Une pratique commerciale dénuée de toute mesure d'hygiène et n'obéit à aucune norme en matière de prix. En fait, les services concernés ont fourni des efforts considérables dans la résurgence de ce fruit et de la fête à Larbaâ Nath Iraten. Face à la capnoïde qui a dévasté la totalité des ceriseraies, les services de l'agriculture ont procédé au remplacement de ces dernières relativement avec succès. Après une disparition de plusieurs décennies, les autorités locales ont ressuscité la fête de la cerise dans la région de Larbaâ Nath Iraten dans le but de booster cette production. Face à ces succès, l'envers du décor n'est guère reluisant. Cela tend même à relever du tabou. La production souffre affreusement de l'absence d'un circuit de commercialisation répondant aux normes. Les services concernés annoncent que la semaine dernière a connu le début de la récolte. Ils annoncent également la mise sur le marché de 4% de la production totale, c'est-à-dire 77 tonnes. Mais ce qu'ils ne doivent pas ignorer c'est justement l'envers de ce décor. Des quantités dépassant de loin ce chiffre sont étalées sur les bords des autoroutes et des trottoirs. Elles se vendent dans l'anarchie la plus absolue. Loin du contrôle de ces mêmes services. Sans conditions d'hygiène ni normes de commercialisation, les vendeurs affichent des prix qui dépassent les 900DA. Selon certains avis, cette situation déplorable n'incombe guère aux services concernés. Eux-mêmes s'en défendent. Mais qu'en est-il au juste? En effet, il se trouve que la cerise, après une récolte abondante, subit le même sort que l'huile d'olive. Ils sont victimes de réflexes ataviques. La plus grande partie des propriétaires affichent une résistance acharnée à toute modernisation des moyens de culture et de commercialisation. On préfère vendre l'huile à la manière des anciens et la cerise également. Depuis plusieurs années, les services de l'agriculture peinent à amener les propriétaires des oliveraies à suivre les conseils pour un traitement moderne de leur production mais en vain. L'huile d'olive de Kabylie n'arrive toujours pas à baisser son taux d'acidité au niveau des standards internationaux de commercialisation qui est de 1%. La cerise, après des programmes de replantation et de traitement contre la capnoïde est également ressuscitée. La production cette année affiche une nette amélioration. Mais, elle se vend tout de même sur les trottoirs. En fait, cette situation s'avère être le fruit d'une incapacité à voir grand. Alors que des pays s'imposent comme des exportateurs de l'huile d'olive et d'autres produits, nous, nous demeurons complètement déconnectés non pas de la réalité mais de cette façon de voir les choses en grand. Espérons qu'après avoir consommé cette cerise et après avoir dansé lors de cette fête, ensemble, les deux parties, producteurs et services concernés, penseront à l'exportation et à s'imposer parmi les grands du monde. Nous avons, la terre, les idées, l'huile d'olive, la cerise aussi, mais pour le moment on mange, on danse en attendant de voir grand.