Nous sommes à la mi-2012 et déjà le maire de Zéralda a comparu pour la septième fois à la barre... Le procès en appel à Blida de Mouhib Khatir, le maire de Zéralda (Alger), n'aura valu finalement que par les quatre interventions des avocats des deux parties en présence et de Ghania Kaddache, la vigoureuse et sympathique procureure générale de l'audience de ce lundi du début juin 2012. Le dossier était parvenu de Hadjout où le maire avait arraché la relaxe avec, comme poursuite, l'escroquerie aux dépens d'un commerçant de la région de Bou Ismaïl. La bataille, en janvier 2012, n'avait, en somme fait que les débats avaient permis à l'incomparable jeune Sihem Benmelouka, la présidente de la section correctionnelle de soulever, à travers ses lumineuses questions, un lièvre, et un drôle de lièvre, oui, ce qui avait été mis à jour par Maître Djamel Fodil, un des défenseurs de Khatir, c'est que l'inculpé du jour ne devait jamais être inculpé et détenu durant deux cent dix jours et autant de nuits. C'était plutôt la victime qui avait effectué une fausse facture et donc devait être poursuivie. A l'issue de sa plaidoirie, l'avocat des Bananiers (El Harrach) avait demandé à la juge du siège de prendre acte de cette découverte ahurissante. Normalement, si le monde était monde, si notre justice commençait par un «J» majuscule on se serait donc contenté d'arrêter le tout à Hadjout et voir le parquet local ouvrir une information judiciaire après la réception du jugement de Benmelouka qui avait noté la prise d'acte pour faux dans les attendus de son jugement. Non, le parquet jouera mé-ca-ni-que-ment en interjetant appel malgré la clarté des débats et la recommandation de Boumedienne Bacha, le jovial et efficace procureur général, de ne plus interjeter appel systématiquement juste pour ne pas voir les chambres correctionnelles étouffer sous le poids des rôles monstrueux. D'ailleurs, on se souvient qu'en automne, le procureur général s'était fixé, février 2012, pour voir l'allègement des rôles des chambres être perceptible. Que nenni! A part un ou deux procureurs de la République sur les neuf que compte la cour de Blida, les directives du procureur général ne sont pas arrivées à bon port! Pour ce qui est du procès royalement présidée par la magique Malika Djabali, la présidente de la chambre pénale où nous avions remarqué la présence de deux «mastodontes», Amel Benrekia et Moumen, cette conseillère qui était venue de Hadjout précédée d'une flateuse réputation. Une composition solide qui a donc entendu le maire et son adversaire qui avait la chance d'être défendu par ce monstre des juridictions, Maître Samir Sidi-Saïd lequel a manqué de pot, car en quittant la salle d'audience et Blida pour la cour d'Alger, il n'a pas entendu le «réquisitoire» balancé par son confrère et ami Maître Djamel Fodil qui s'était armé du dos de la cuillère pour descendre en flammes cette «pseudo-victoire» auteur d'un faux mal exécuté, mais que la juge d'instruction de Hadjout avait omis. D'ailleurs, l'avocat de Khatir avait balancé quelques calembours autour du comportement de ladite juge d'instruction que les proches avaient soupçonnée être au service d'une ombre qui court la nuit... Plus tard, ce sera le duo Sidi-Saïd l'avocat de la victime et Kaddache, la parquetière qui donneront des sueurs froides au prévenu Khatir... comme d'habitude, Djabali domine l'audience de la tête et des épaules. Elle se permettra même de faire les gros yeux à Maître Fodil, lequel avait mis les pieds dans le domaine «politique» du dossier: «Maître, voyons. Restons dans le dossier où il s'agit d'escroquerie», marmonna-t-elle avant que le défenseur ne rétorque: «Oui, oui. Vous avez raison. Laissons à l'histoire et à Allah de voir tous les préjudices causés à cet homme élu qui a commis l'atroce crime de lutter contre la corruption: «D'ailleurs, c'est bien fait pour toi, d'avoir suivi les orientations du président de la République...» lance, en guise de boutade, le conseil dont la jeune consoeur de Larbaâ, Maître Samira Rahmani avait plaidé pour sa part, la précipitation de la juge d'instruction pour ce qui est du mandat de dépôt. Elle rappelle tout de même qu'il y a eu maldonne en instruisant le dossier où il apparaissait que Khatir se serait mal comporté en refusant de régler une facture d'où le maire avait puisé la malhonnêteté et le jeu dangereux qui consistait à «voler» des deniers publics, des deniers, somme du matériel électronique utile aux élus de l'exécutif communal de l'APC de Zéralda. Le mérite du trio de magistrats aura été surtout le temps accordé aux parties concernées de tout déballer. Avec sa minerve gauchement placée autour de la nuque touchée par de méchantes douleurs, Maître Fodil n'avait pas manqué de s'incliner bassement devant une justice à la hauteur de sa mission. Balancé par un avocat, candidat malheureux aux dernières législatives car il a affirmé avoir été spolié de quatre sièges, ce compliment est allé plutôt en direction de la composition pénale et de la cour de Blida... En attendant, Khatif devra encore scruter l'horizon avant de prendre acte du verdict mis en examen...