La chambre d'accusation de la cour de Blida tranchera demain sur le maintien de la détention du président de l'APC de Zéralda ou lui accordera une liberté provisoire, selon la famille de Mouhib Khatir et l'avocat de la partie civile, maître Sidi Saïd Samir. Ce dernier rejette catégoriquement «les accusations de la défense quant au bien-fondé de l'affaire pénale». «Il faut arrêter tout ce tapage sur une éventuelle machination. Il n'y a ni complot ni vengeance contre M. Khatir», a lâché Me Sidi Saïd lors d'une entrevue avec El Watan. «Les éléments constitutifs de l'escroquerie sont établis selon l'article 372 du code pénal. Les charges pèsent lourdement sur l'inculpé. Il doit répondre de ses actes prochainement devant le juge pénal des détenus de Hadjout», a-t-il expliqué. «On veut responsabiliser (l'ancien) procureur général de Blida, Mohamed Abdeli, dans cette affaire à cause d'un contentieux entre ce dernier et l'inculpé. Sa mutation est une promotion. L'arrestation de l'inculpé juste avant que M. Abdeli soit installé dans son nouveau poste n'a rien d'une vengeance», a répondu Me Sidi Saïd à propos des accusations émises contre M. Abdeli, muté à Constantine lors du dernier mouvement annuel des magistrats. Me Sidi Saïd aurait «relancé lui-même» l'affaire de plainte déposée en 2008 par son client Boucif Faïz, gérant d'un magasin d'électroménager à Staouéli : «En date du 3 juillet 2011, j'ai envoyé une lettre de rappel au procureur général de Blida, après celle envoyée le 16 février 2011, à propos de la lenteur du déclenchement des poursuites pénales contre M. Khatir. Le président de la cour de Blida a désigné, ensuite, le juge d'instruction du tribunal de Hadjout pour instruire le dossier.» Et d'ajouter : «Au lendemain de son arrestation, c'est-à-dire le 7 juillet, le président de l'APC de Zéralda a été mis sous mandat de dépôt pour escroquerie et abus d'autorité.» Se prononçant sur l'arrestation de M. Khatir, Me Sidi Saïd a estimé qu'«il n'y a pas eu de dépassement et si ses proches pensent le contraire, ils n'ont qu'à déposer plainte chez qui de droit». La version des faits «inculpant M. Khatir», selon la partie civile, est résumée par Me Sidi Saïd : «En août 2008, l'inculpé a signé des bons de commande pour l'achat d'articles électroniques et électroménagers d'une valeur totale de 150 millions de centimes chez M. Boucif. La livraison s'est faite convenablement, mais le président de l'APC a demandé vainement à mon client de lui fournir de fausses factures comme condition de paiement. Après quoi, M. Khatir a déposé une plainte, non fondée, pour surfacturation contre mon client, le 10 mai 2010.» La deuxième affaire dans laquelle est inculpé le P/APC de Zéralda concernerait une plainte en diffamation. «Issaâd Lilia, gérante de l'hôtel du Centre des affaires, a porté plainte contre M. Khatir le 12 mai 2010. Il a porté atteinte à l'honneur et la dignité de ma cliente lors d'une conférence de presse. D'ailleurs, elle ne gérait pas un cabaret mais un hôtel avec discothèque, fermé en 2008 sur arrêté du wali d'Alger pour expiration de licence d'exploitation», a ajouté Me Sidi Saïd. «Les deux affaires pénales suivent leur cours normalement. Les procédures judiciaires ne sont entachées d'aucune irrégularité», a-t-il conclu. Mme Khatir affirme, par contre, que le dossier de son époux «ne contient aucune plainte» et qu'«il est détenu injustement».