«Les décisions concernant la non-participation au prochain Exécutif sont contraignantes et doivent être appliquées» La participation ou non au prochain gouvernement suscite des divergences au sein de la formation de feu Nahnah. Le MSP ne sait plus sur quel pied danser. Faire de l'opposition ou sauvegarder sa ligne traditionnelle, le parti semble avoir perdu la boussole. La participation ou non au prochain gouvernement suscite des divergences au sein de la formation de feu Nahnah. Le désaccord n'est plus entre la base et la direction, mais plutôt entre ses instances. Alors que le président du MSP, Bouguerra Soltani, a décidé d'exclure du parti tous les responsables qui prennent part à la gestion des affaires de l'Etat, le président du conseil consultatif donne une autre version. «Le consentement de tout membre du Mouvement de la société pour la paix (MSP) à participer au prochain gouvernement, s'il est sollicité, n'implique pas forcément sa déchéance de la qualité de membre du MSP», a déclaré mardi, Abderrahmane Saïdi. Une déclaration qui se veut comme une réponse directe à la décision du patron du parti. Dans un communiqué, rendu public vendredi dernier, M.Bouguerra Soltani avait souligné que «les décisions concernant la non-participation au prochain Exécutif sont contraignantes et doivent être appliquées». «Toute remise en cause compromettrait les conditions d'accès à cette instance», a-t-il martelé, une allusion faite à l'ex-ministre des Travaux publics, Amar Ghoul, qui ne partage pas cette option. Le MSP tente-t-il de rectifier le tir? M.Saïdi a rappelé que la question de l'exclusion est du ressort du conseil consultatif instance suprême du parti. «Le retrait de la qualité de membre est du ressort du conseil consultatif», a-t-il indiqué, une mise au point non-voilée à l'adresse de M. Soltani. Se voulant plus précis, M.Saïdi précise qu'en cas de consentement d'un des membres du MSP, «la décision de retrait de sa qualité de membre n'interviendrait pas systématiquement». «Il se pourrait que nous prenions une autre décision», a-t-il renchéri. A en croire les propos du président du conseil consultatif, le MSP pourrait changer d'avis sur sa participation au gouvernement. M.Saïdi assure que le MSP continuera à suivre l'action du nouveau gouvernement. «Ce qui nous intéresse le plus c'est que ce gouvernement prenne réellement en charge les problèmes dont souffre la société à tous les niveaux», a-t-il affirmé. Et d'ajouter: «En dépit de son retrait de l'Alliance présidentielle, le MSP demeure fidèle au programme du président de la République». M.Saïdi explique qu'«il s'agit là d'un engagement et nos critiques se veulent constructives car tout programme nécessite une mise à jour en fonction des derniers développements». Le MSP avait rendu public, vendredi, un communiqué signé par son président, M.Bouguerra Soltani, soulignant que «les décisions de son conseil national consultatif concernant la non- participation au prochain gouvernement et Parlement et le maintien de l'Alliance verte sont claires, mûres et ne nécessitent ni explication ni interprétation». «Toute interprétation du texte et du contenu de ces décisions n'engage que ses auteurs», a ajouté le mouvement, précisant que «les deux parties habilitées à veiller au respect du règlement du mouvement et de son application, sont le bureau exécutif national et le conseil consultatif, chargés respectivement de l'application et du suivi». Interrogé sur les cas de démissions au sein du mouvement après l'annonce des résultats des dernières législatives où le MSP a remporté dans le cadre de l'Alliance de l'Algérie verte 49 des 462 sièges que compte l'APN, le président du conseil consultatif a indiqué avoir appris que certaines personnes avaient demandé à «être libérées». M.Saïdi a réfuté, toutefois, que leur retrait soit lié à ces résultats ou à la politique du parti précisant que ces personnes voulaient céder leurs places à de nouvelles figures. Pour M.Saïdi, le MSP est actuellement préoccupé par les préparatifs d'une nouvelle étape où il sera question du rôle du mouvement dans le cadre de l'Alliance de l'Algérie verte au sein de la nouvelle Assemblée.