Le leader du MSP est ciblé en personne Des responsables du parti à l'échelle nationale ont demandé à Amar Ghoul de participer au prochain gouvernement. Depuis les résultats du scrutin du 10 mai dernier, il souffle un vent de discorde au sein de la maison MSP. Le Mouvement de la société pour la paix récolte les conséquences de sa politique. Le faible résultat enregistré lors des législatives nourrit les divergences au sein de ce parti. Le président Bouguerra Sotani est ciblé en personne. Ce n'est pas uniquement la base qui le conteste. Le premier reproche émane du président du conseil consultatif. Dans un entretien accordé à un quotidien, Abderrahmane Saïdi a déclaré sans ambages, que M.Soltani sera nécessairement seul responsable de cet échec. La déclaration du président de l'instance suprême du MSP est un signe avant-coureur qui annonce apparemment la fin de mission de M.Soltani au sein du MSP. Pour M.Saïdi, Bouguerra Soltani a eu une large liberté d'action pour gérer son parti. Contrairement à son ministre Amar Ghoul, M.Soltani n'a pas su mener une bonne campagne pour ratisser large. Ce dernier s'est trompé de stratégie. En s'alliant avec les partis islamistes, En Nahda et El Islah, le successeur de feu Nahnah avait nourri de grands espoirs et se préparait même à prendre les rênes de l'Exécutif. Le passage de la coalition à l'opposition ne s'est pas fait sans dégâts. Le MSP y a laissé des plumes. Le score du 10 mai l'illustre parfaitement. Alors qu'en 2007, il comptait, à lui seul, 46 sièges, le MSP n'en a récolté que 50 dans le cadre de l'Alliance de l'Algérie verte. Un échec cinglant pour le parti. Or, l'ex-ministre des Travaux publics, Amar Ghoul, a réalisé à, lui seul, un score sans égal. Il a décroché la moitié des communes d'Alger. Un élément qui donne sérieusement à réfléchir au sein du Mouvement de la société pour la paix. Le Conseil constitutionnel a eu déjà à faire cette lecture lors d'une réunion tenue quelques jours après l'annonce des résultats. Il faut reconnaître que l'initiative de l'Alliance verte n'a pas fait l'unanimité au sein du MSP. Beaucoup de militants et de membres influents au sein cette mouvance n'y voyaient aucun intérêt, et pensaient que des partis comme En Nahda et El Islah ne pouvaient rien apporter à leur formation. Des mises en garde que le président du parti n'avait pas pris en compte. Bien au contraire, M.Soltani était déterminé à mener à bien ce projet sur lequel il tablait pour redorer le blason du parti. A la lumière des résultats du 10 mai, les observateurs de la scène politique estiment que les jours de M.Soltani sont comptés au sein du parti. Des informations circulent déjà sur sa succession. Selon une source proche, l'ex-ministre des Travaux publics est fortement pressenti à la présidence du parti. Sa victoire lors des législatives a renforcé sa cote de popularité au sein du parti. Récemment, les structures du MSP de la wilaya d'Alger ont organisé une grande réception en son honneur. Contrairement à la position prise par le parti de ne pas participer au prochain gouvernement, des responsables du parti à l'échelle nationale ont demandé à Amar Ghoul de faire partie de l'Exécutif. Ils exigent également de M.Soltani d'associer à l'avenir, dans ses décisions, les responsables du parti. Ces derniers estiment que M.Soltani est responsable de la situation dans laquelle se retrouve le parti.