La position inédite dans laquelle se trouve le parti du FLN qui, paradoxalement, dispose d'une majorité confortable à l'Assemblée nationale à l'issue des dernières élections législatives, bien qu'il traverse une crise organique, politique et même identitaire sans précédent. Il s'agit de remédier en extrême urgence à cette situation pour que le FLN puisse enfin assumer son rôle dans la sérénité, soit à la hauteur de la confiance renouvelée par le peuple algérien et affronte avec détermination les défis à venir, tout particulièrement les réformes profondes engagées par le Président de la République dont la révision de la Constitution. Notre diagnostic concernant la crise que traverse notre parti est essentiellement due à l'instabilité de ses instances tant au niveau de la base qu'au niveau du sommet, conséquence d'un déficit de légitimité à ces niveaux de représentation. L'exclusion, la politique du fait accompli et la prise en otage de ses structures en sont les causes essentielles. Notre contribution est destinée aux cadres du parti et à ses militants pour les appeler à se ressaisir, à se mobiliser pour sauver notre parti d'une dérive dangereuse. Notre expérience personnelle depuis l'avènement du parti du FLN, juste après le recouvrement de notre indépendance nous a appris que dans les situations de crise, notre parti revient vers un de ses principes cardinaux dans la gestion de la situation, à savoir une direction collégiale pour une période précise, avec des attributions bien définies pour la mise en application d'une feuille de route logiquement articulée. Il faut au préalable s'entendre sur la forme que doit revêtir notre démarche globale. Elle doit impérativement se faire dans le rassemblement, le débat contradictoire suivant les principes démocratiques reconnus. Notre Parti dispose pour cela des ressources nécessaires pour y parvenir. Ainsi, il faut que les instances nationales du parti du FLN retrouvent leur légitimité. Cette dernière se trouve dans la base militante et elle ne peut venir que d'elle. Notre proposition initiale pour la mise en place d'une direction collégiale de 9 à 11 membres autour d'un Coordinateur est toujours d'actualité. Ils seront d'anciens militants ayant déjà occupé des responsabilités politiques au sein du parti, des personnalités consensuelles qui n'aspirent à aucune ambition politique, des sages pour diriger le parti du FLN pour une période de transition. Durant cette transition, l'urgence est de consolider les structures de base, à savoir les kassamate et les mouhafadate suivant une feuille de route bien articulée avec des échéances précises. Les membres du comité central seront sollicités pour des missions ponctuelles afin de superviser ces opérations de renouvellement des bureaux des kassamate. L'objectif sera de réussir le rassemblement sans aucune forme d'exclusion en s'appuyant sur les fichiers de chaque kasma et de reprendre sérieusement l'opération de renouvellement de leur bureau. Déjà à ce niveau il faut reconnaître qu'il y a un grave problème, le parti est devenu malheureusement l'otage de clans locaux qui l'ont enfermé dans une sorte de bureaucratie qui l'a rendu étanche à toute adhésion sans oublier l'exclusion systématique de tous ceux qui ne s'inscrivent pas dans la réalisation des ambitions égoïstes claniques. On ne.peut y remédier qu'en assurant le rassemblement le plus large possible de nos militants et en encourageant les jeunes à investir ces structures de base. Il faut enfin rétablir à ce niveau les débats politiques sur les grands dossiers qui intéressent la nation et rétablir une saine compétition démocratique. Ainsi, nous aurons donné une assise solide aux structures de base de notre parti. Il faudrait, plus tard, réfléchir sur une organisation plus souple de nos kassamate et ne plus copier le découpage administratif. Il sera plus juste que le nombre de militants détermine le nombre de kasmate. Il faut reprendre avec le même esprit et la même détermination ces opérations de renouvellement des bureaux au niveau des mouhafadate et dépasser ainsi l'activité exclusivement organique et médiocre dans laquelle patauge la base militante depuis des années. A chaque étape, dans ces opérations de renouvellement des bureaux des mouhafadate et des kassamate pour le recouvrement de leur légitimité, c'est l'urne qui doit trancher! Ce n'est qu'à l'issue de ces opérations que nous pourrons avoir l'ambition d'aller vers la consolidation des instances nationales par la convocation d'une conférence des cadres qui sera un prélude à un authentique congrès qui dégagera une direction politique jeune, responsable et démocratiquement élue.