Un ou deux avions qui survolaient jeudi la ville malienne de Tombouctou (nord-ouest) ont été la cible de tirs à l'arme lourde par des hommes armés, ont rapporté vendredi des sources concordantes. «Des hommes armés ont tiré à l'arme lourde sur deux avions qui survolaient la ville (de Tombouctou), sans les atteindre », ont indiqué des habitants locaux cités par des médias. «Deux avions de couleur blanche survolaient jeudi la ville de Tombouctou et les islamistes armés ont tiré avec des armes lourdes contre ces avions », a affirmé l'un des habitants à des médias. «Les avions n'ont pas été touchés et ils ont rapidement pris de l'altitude », a précisé de son côté un journaliste local. D'autres sources font état d'un seul avion d' «espionnage occidental » qui survolait la ville de Tombouctou. La radio locale de la ville a rapporté de son côté que «des salafistes ont publié un message pour rassurer les habitants de la ville après que l'avion eut quitté l'espace aérien de Tombouctou ». «Des tirs ont visé cet avion », a ajouté la radio citant des témoins. Des habitants de la ville ont affirmé que «c'est la première fois que les salafistes ripostent à un avion d'espionnage qui survolait pour la quatrième fois l'espace de Tombouctou ». Ces avions auraient été en train d'espionner les groupes armés pour prendre des photos dans la région, selon les agences de presse, qui citent un chef du groupe Aqmi, lié au réseau terroriste d'Al-Qaïda. Dans son édition électronique mercredi soir, le quotidien américain «Washington Post" avait rapporté que l'armée américaine étendait les opérations de ses services secrets à travers l'Afrique en établissant un réseau de petites bases aériennes pour espionner les repaires des terroristes des confins du Sahara jusqu'à d'autres régions de l'Afrique subsaharienne. Ces opérations sont menées à travers des petits avions turbopropulseurs non armés, camouflés en avions privés et équipés de capteurs qui peuvent faire des enregistrements vidéo, suivre les traces de chaleur infrarouge (pour déceler une présence humaine) et détecter les signaux de radio et de téléphone cellulaire, selon le journal citant des documents et des personnes engagées dans ce dispositif. Au Mali, la situation demeure instable avec une progression des rebelles armés dans le nord, suite à un coup d'Etat militaire dans la capitale, Bamako, à la fin du mois de mars.