[Va-t-il se venger des contestataires?]Va-t-il se venger des contestataires? Concernant le comité parallèle que comptent créer les contestataires, M.Belkhadem l'a qualifié d'illégal et d'illégitime. Le secrétaire général du FLN est sorti de ses gonds. Conforté par le comité central, qui lui a renouvelé sa confiance, Abdelaziz Belkhadem n'a pas mâché ses mots. «Je ne ferai plus de crédit», a-t-il déclaré en préambule lors d'une conférence de presse qu'il a animée hier au siège du parti. Interpellé pour plus de précisions, il explique: «Maintenant qu'il n'y a plus de crainte sur le sort du FLN, je ne peux pas être laxiste, j'appliquerai les statuts du parti dans leur rigueur.» Avant de rappeler: «Quand j'avais pris mon poste en tant que secrétaire général du FLN, j'avais et j'ai toujours eu cette obligation de préserver l'unité des rangs.» M.Belkhadem va-t-il se venger des contestataires? Catégorique, il répond: «Non, je ne me vengerai pas contre les frondeurs.» Cependant, il a averti ses opposants que «Belkhadem aujourd'hui n'est plus la même personne que celle d'avant la session ordinaire du comité central tenue les 15 et 16 juin». Un message qui véhicule une mise en garde non voilée à l'adresse de ces cadres. Interrogé sur le sort réservé aux membres contestataires du comité central, le conférencier a indiqué qu'il n'avait pas le droit de les exclure de cette instance et que seul le congrès pouvait le faire. «Ils ne peuvent être exclus que par le congrès», a-t-il expliqué en évoquant la possibilité de les suspendre sur avis de la commission de discipline. Concernant le comité parallèle que comptent créer les contestataires, M.Belkhadem l'a qualifié d'illégal et d'illégitime. «Ils n'ont pas le droit d'utiliser le sigle du FLN pour contester», a-t-il dit. M.Belkhadem est revenu longuement sur le feuilleton de vendredi dernier. Pour lui, ce qui s'est passé n'est pas nouveau au FLN. Preuve en est, argumente-t-il, depuis l'Indépendance, il n'y avait pas de congrès où le FLN était unanime. «Nous sommes divergents dans les avis», a-t-il affirmé, rappelant que le Congrès de Tripoli n'avait pas clôturé ses travaux. M.Belkhadem estime que les contestataires ont voulu prendre en otage le comité central pour démontrer qu'il y a une crise au FLN. «Il n'y a pas de crise au FLN», a-t-il tranché encore une fois. A la question de savoir si le président d'honneur du parti est au courant de la situation du parti, M.Belkhadem a souligné la «nécessité d'informer le président de la République de tout ce qui se passe au sein du parti du FLN». Pour lui, même s'il n'était pas président d'honneur, le président de la République doit être informé de la situation politique des partis. Cette situation a-t-elle un rapport avec la présidentielle de 2014? Sans ambages, ni la moindre hésitation, M.Belkhadem répond par l'affirmative. «Oui, certainement, elle a un rapport avec la présidentielle de 2014», a-t-il affirmé, précisant que ce sont eux (les contestataires) qui ont parlé de la présidentielle pour lui barrer la route. Mettant les choses au clair, le chef de file du FLN a tenu à réitérer que seul le comité central est habilité à choisir le candidat du parti. En réponse à sa candidature, le conférencier dira: «Lorsque j'ambitionnerai de me porter candidat à la présidence, je le ferai savoir», a-t-il assuré estimant qu'il est encore tôt de parler de ce sujet. «Nous avons un président et il reste deux ans pour le rendez-vous», a-t-il ajouté en guise d'argument. M.Belkhadem rejette les accusations lancées par les contestataires concernant la violation des statuts du parti. Le secrétaire général du parti défie les contestataires à publier leur liste. «Je suis prêt à publier la liste des signataires avec les noms, qui lui ont renouvelé leur confiance et qui sont au nombre de 251 membres du comité central, selon l'huissier de justice», a-t-il affirmé. M.Belkhadem a fait savoir qu'il ne s'est pas rétracté du vote par l'urne sur le retrait de confiance. «J'étais favorable à toutes les options proposées par le comité des sages», a-t-il affirmé en expliquant qu'il ne s'est pas rendu compte que le vote de procédure est interdit par l'article 13 dans son alinéa 4. Le conférencier a laissé entendre qu'il n'avait pas peur de l'urne. «Je ne mentais pas lorsque je vous disais avant, qu'ils n'ont pas de leur côté le tiers du comité central», a-t-il insisté. Sur l'affrontement physique qui s'est produit à l'intérieur de la salle de réunion, à laquelle la presse n'a pu y accéder, M.Belkhadem a indiqué que ses partisans n'ont fait que répondre à la «violence» utilisée par les contestataires qui ont occupé l'estrade par la force. Le secrétaire général du FLN a été très critique envers la presse qui, selon lui, a pris position avec les opposants. «Que la presse soit avec ou contre le FLN, cela ne changera pas sa ligne», a-t-il conclu.