Le spectacle de Mami constitue le premier virage d'une festivité ardemment et profondément préparée par la commune d'Oran. Vingt ans après avoir déserté les planches d'Oran, cheb Mami revient en plus fort. Son retour, qui survient à l'occasion de la célébration, par la commune d'Oran, du 50e anniversaire de l'Indépendance, n'est pas passé inaperçu puisque d'aucuns parmi les présents au Théâtre de verdure d'Oran n'ont regretté d'avoir sacrifié leur soirée pour venir assister et voir de près le spectacle du prince du raï, cheb Mami. Ce dernier, à peine annoncé, fait une entrée triomphale pour se consacrer aussitôt à sa besogne, faisant vibrer plusieurs dizaines de milliers de spectateurs. Il se lance, ainsi, dans une espèce de tintamarre coordonné et agencé par son orchestre, faisant vibrer à petites doses, ses fans venus de tous les coins du pays. La chanson de Idir, Azwaw, qu'il a repris pour la conformer à sa voix, lui a valu des tonnerres d'applaudissements qui ont émané d'un public en pleine ébullition, qui le suivait en choeur et sans aucune fausse note. L'enfant de Saïda, qui a ouvert le bal de la célébration de la Fête de la dignité, est venu avec une seule idée en tête, réussir vaille que vaille son spectacle étant donné que des chanteurs de grosses pointures, comme Nadjoua Karam, Bilal, Khaled, les Abranis lui emboîteront le pas au fil de la célébration qui durera neuf jours non-stop. Un seul juge est, pour ainsi dire, habilité à se prononcer, le public qu'il faut impérativement satisfaire. D'autant que le spectacle de Mami constitue le premier virage d'une festivité ardemment et profondément préparée par les responsables de la commission des affaires culturelles et l'Office des arts et de la culture de la commune d'Oran. Cela dit, aucune fausse note n'est permise. Ce sont tous ces paramètres qui ont été pris en compte par le prince du raï qui a, lors de sa rencontre avec les journalistes, promis que son spectacle, réservera beaucoup de surprises, et sera à la hauteur de l'événement et des attentes de ses fans qui l'attendent depuis 20 longues années. Ainsi, après deux décennies d'absence, Cheb Mami est revenu dans la ville qui lui a ouvert les portes de la célébrité internationale. En un mot, le prince du raï a eu à dire son mot dans une scène qu'il a, comme à son accoutumée, dominé tandis que les présents à la première soirée n'étaient pas ingrats et le lui ont bien rendu en l'applaudissant fortement tout en l'accompagnant dans son chant comme dans une grande chorale. La ville d'Oran a pris des couleurs, l'occasion s'y présente favorablement puisqu'il s'agit de la célébration du 50e anniversaire de l'Indépendance. Le coup d'envoi a été émouvant, étant donné que les organisateurs ont vu juste de projeter quelques morceaux mémorables de films aux séquences sur l'histoire de la lutte et le combat des Algériens pour le recouvrement de leur identité et souveraineté nationales. Aucun des présents n'est resté insensible aux images retraçant les horreurs et les atrocités commises au nom de la pacification par l'armée coloniale et ce, depuis la date de son invasion de l'Algérie, en 1830. La projection ayant à peine tiré à sa fin que le drapeau national fut hissé, accompagné de youyous et du slogan «One, two, three, viva l'Algérie». Ces images aux couleurs chatoyantes ont été accompagnées par l'hymne national qui a dominé toute la cérémonie d'ouverture. Ce n'est pas tout, étant donné que juste après l'hymne national, un grand feu d'artifice aux couleurs nationales a illuminé le ciel d'Oran pendant plusieurs minutes sous les regards admiratifs des présents. Ainsi, le coup d'envoi du Cinquantenaire a été dignement donné sous les regards des responsables locaux qui ne pouvaient qu'afficher leur satisfaction, à leur tête le maire d'Oran, Hassam Zinedine, qui a, dans son allocution, indiqué qu' «il s'agit de la célébration de la Fête de la dignité».