Aucun mandat de l'ONU pour déployer une force africaine contre les rebelles qui contrôlent le Nord du Mali n'est délivré. Le Conseil de sécurité de l'ONU a appelé à des sanctions contre les rebelles du Nord du Mali qui s'allieraient à Al-Qaîda, dans une résolution adoptée à l'unanimité jeudi. La résolution «appelle les Etats membres à soumettre (..) les noms des individus, groupes et entités qui sont associés à Al-Qaîda, y compris dans la région du Sahel et en particulier dans le Nord du Mali» afin qu'ils fassent l'objet des sanctions prévues par l'ONU contre ceux qui soutiennent Al-Qaîda. La résolution «soutient pleinement» les efforts des organisations régionales, dont la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) et l'Union africaine, pour régler la crise au Mali. Mais elle ne leur donne pas encore de mandat de l'ONU pour déployer une force africaine contre les rebelles qui contrôlent le Nord. La résolution, présentée notamment par la France, prend note de la demande de la Cédéao et de l'Union africaine. Le Conseil se contente «de se déclarer prêt à examiner plus avant cette requête une fois que des informations supplémentaires auront été fournies en ce qui concerne les objectifs, les moyens et les modalités du déploiement envisagé». Le président de la Commission de la Cédéao, Kadre Desire Ouedraogo, a indiqué qu'une «mission d'évaluation technique» allait se rendre au Mali. Il a espéré que cette résolution va ouvrir la voie à une résolution encore plus ferme autorisant le déploiement de la force» africaine. Selon l'ambassadeur français Gérard Araud, «la résolution n'est qu'une première étape, qui fixe le cadre d'une solution politique globale au Mali. La France demande aussi à tous les pays au Nord comme au Sud du Sahara d'intensifier leur coopération pour lutter contre Aqmi, a déclaré jeudi le chef de la diplomatie française Laurent Fabius, en se félicitant de l'adoption d'une résolution sur le Mali à l'ONU. Paris est «pleinement mobilisé pour aider les autorités maliennes, la Cédéao (Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest) et l'Union africaine à mettre en oeuvre ce les volets politiques» de la résolution de l'ONU, qui prévoit une dissolution de la junte et réclame une feuille de route sur la transition au Mali, indique aussi Laurent Fabius. Le président malien de transition, quant à lui, brille par son absence et il est soigné depuis fin mai à Paris. Il ne se rendra pas à Ouagadougou pour participer à un sommet ouest-africain sur le Mali. Lors du sommet ce samedi à Ouagadougou, le président burkinabè Blaise Compaoré et plusieurs chefs d'Etat de la région doivent retrouver des représentants de la classe politique et de la société civile du Mali en vue de mettre en place un «gouvernement d'union nationale» dans ce pays. Auparavant, le Premier ministre malien, Cheick Modibo Diarra a quitté le Mali jeudi pour une visite au Maroc pour l'informer des efforts du gouvernement dans la réalisation des tâches qui lui sont assignées pour la reconquête des zones occupées dans le nord. C'est au Maroc que s'est trouvé également jeudi le chef de la diplomatie malienne Sadio Lamine Sow. Ces derniers jours, des hommes d'Ansar Eddine ont choqué au Mali et dans le monde en démolissant des mausolées et la porte d'une mosquée en mémoire de saints musulmans vénérés dans la mythique ville.