Le Mouvement En Nahdha a appelé les pouvoirs publics à l'installation d'une cellule d'accueil des réfugiés syriens en Algérie. Les Syriens réfugiés en Algérie à cause de la crise que traverse leur pays, sont livrés à eux-mêmes. Pis, une grande majorité, sans abri, est réduite à la mendicité dans les espaces publics pour survivre. La presse a largement rapporté leurs souffrances. Et face au vide sidéral laissé par l'Etat et le mouvement associatif, ce sont les islamistes qui se sont saisis du dossier. Premier parti politique à réagir, le mouvement En Nahdha a appelé les pouvoirs publics à l'installation d'une cellule d'accueil et de suivi des réfugiés syriens en Algérie. En Nahda demande, en effet, l'hébergement de ces réfugiés et qu'il leur soit prêter assistance et aide en matière de produits alimentaires, de vêtements et de médicaments et ce jusqu'au dénouement de la crise syrienne et leur retour au pays. Dans un communiqué rendu public avant-hier soir, ce parti islamiste déplore les conditions «dramatiques» des Syriens ayant fui la guerre civile de leur pays pour venir en Algérie. «Aucune instance gouvernementale ou autonome n'a pris l'initiative pour tendre la main à ces réfugiés (...)», a déploré le parti. «En Nahdha exprime son grand mécontentement quant au silence des pouvoirs publics sur cette situation humanitaire qui ne reflète ni les valeurs du peuple algérien qui soutient ses frères syriens, ni la reconnaissance au peuple syrien qui a soutenu la révolution algérienne jusqu'à l'indépendance de l'Algérie», lit-on dans le même communiqué. Ce n'est donc pas une organisation de la société civile, ni une ONG ni même une organisation de défense des droits de l'homme qui a pris l'initiative de défendre et de soutenir ces Syriens qui errent dans différentes wilayas du pays. C'est bien un parti islamiste - fallait-il ne pas s'y attendre? - qui se saisit en premier de cette affaire pour demander de traiter les Syriens réfugiés en Algérie comme les Algériens vivant en Syrie. Le mouvement En Nahda a salué, pour les besoins de son argumentaire, les mesures prises à l'égard des Algériens vivant en Syrie. Le ministère des Affaires étrangères a installé, faut-il le rappeler, une cellule pour suivre en permanence la situation de la communauté algérienne établie dans ce pays. Selon le porte-parole du département des affaires étrangères, l'ambassade d'Algérie en Syrie a soutenu financièrement quelque 300 familles algériennes démunies comme elle a pris en charge l'hébergement, dans des hôtels de la capitale, des familles qui ont été contraintes de quitter certaines localités syriennes où la situation sécuritaire s'était dégradée. La même source a ajouté qu'un millier de familles algériennes ont déjà quitté la Syrie par leurs propres moyens et pour le millier de familles restant, la compagnie nationale Air Algérie propose de fortes réductions (30%) aux familles démunies qui veulent emprunter la desserte Damas-Alger (3 vols hebdomadaires). Mais cela s'avère insuffisant au regard de certaines organisations. Le président de la Commission nationale consultative pour la promotion et la protection des droits de l'homme (Cncppdh), Farouk Ksentini, a appelé les pouvoirs publics, à leur tête le ministère des Affaires étrangères, à rapatrier immédiatement les Algériens de la Syrie à cause de l'enlisement de la situation. Dans une déclaration à un quotidien national, Me Ksentini a indiqué que les démarches entamées par les autorités sont importantes mais «elles ont besoin de plus d'efficacité et de célérité pour protéger les vies et les biens de nos compatriotes». Rappelant le devoir des pouvoirs publics quant à la protection des citoyens à l'intérieur ou à l'extérieur du pays, il a ajouté que le devoir devient plus important en cas de crise et de guerre, comme c'est le cas en Syrie.