Le FFS, ce vieux parti dirigé par son leader charismatique, Hocine Aït Ahmed, vient de subir un camouflet qui le ravale à un rôle de formation de garde-chiourme qui ne l'honore pas. Lundi soir, notre journaliste Kamel Lakhdar-Chaouche a été sauvagement agressé alors qu'il a été invité officiellement par fax à assurer la couverture de la conférence du président de la Ligue des droits de l'homme, Me. Mustapha Bouchachi. Deux députés, qui auraient gagné, grâce à leur amour pour le pugilat, à participer aux JO de Londres, se sont mis à «tabasser» un journaliste de L'Expression devant le regard ahuri de ses confrères. Pourquoi a-t-on adressé une invitation à un quotidien pour agresser son journaliste? S'agit-il d'un acte prémédité? Cet incident a eu lieu à l'occasion de la conférence organisée au siège du FFS sur le thème de la défense des droits de l'homme! Les deux agresseurs, qui se targuent d'être des démocrates, viennent à peine d'être élus députés. Ils bénéficient, à ce titre, de l'immunité parlementaire. Triste leçon de démocratie, de liberté d'opinion et de tolérance que vient de nous infliger un parti qui s'est distingué, depuis 49 ans, par son combat pour la dignité de l'Homme. Un parti qui siège à l'Internationale socialiste et dont la vice-présidence a été longtemps octroyée à un Historique de la Révolution, Hocine Aït Ahmed, par ses pairs. Dieu! Quel paradoxe que celui de se faire «tabasser», un soir de Ramadhan, par les organisateurs d'une conférence organisée sur le thème combien salvateur de la défense des droits de l'homme! Le directeur de L'Expression a saisi, hier, le président de la Ligue des droits de l'homme, M.Bouchachi, pour exiger que soit ouverte une enquête sur cette agression caractérisée. Nous avons tenté de joindre sans succès M.Laskri, secrétaire général du FFS. Le comportement de voyous, foulant aux pieds le principe de la liberté d'opinion, par deux élus du peuple, porte un grave préjudice à un parti qui s'est illustré durant un demi-siècle par ses sacrifices pour un pays libre et démocratique. Nous demandons aux dirigeants du FFS d'assumer leur responsabilité, toute leur responsabilité, face à cette grave dérive et de prendre les mesures nécessaires pour bannir la répétition de ce genre de comportements. Leçon à retenir: lundi soir, c'est toute la presse algérienne qui a été agressée. Inadmissible! Faute d'excuses officielles, nous nous réservons, dès lors, le droit de prendre des initiatives pour que de pareils comportements ne viennent plus éclabousser nos moeurs politiques. L'Expression