Raffermir les relations de coopération entre les deux pays Le chef de l'Etat a réitéré sa ferme détermination à oeuvrer avec le souverain marocain pour raffermir les liens fraternels entre les peuples marocain et algérien à travers un message qu'il lui a adressé à l'occasion de son anniversaire et celui de la Révolution du Roi et du Peuple. Le message du président de la République tombe à point nommé pour remettre un peu d'ordre en ce qui concerne la normalisation des relations entre les deux pays. Il fait acte de la disposition de l'Algérie à mettre fin aux différends bilatéraux dans un cadre approprié. «Il m'est particulièrement agréable d'adresser à Votre Majesté au nom du peuple et du gouvernement algériens ainsi qu'en mon nom personnel, mes félicitations les plus chaleureuses, priant le Tout-Puissant de vous accorder ainsi qu'à tous les membres de votre honorable famille royale santé, bonheur et bien-être et au peuple marocain frère davantage de progrès et de prospérité sous votre conduite éclairée», a écrit Abdelaziz Bouteflika à Mohammed VI à l'occasion de la célébration par le Maroc du double anniversaire de la naissance de son souverain et de la Révolution du Roi et du Peuple. Une occasion pour le président de la République de réaffirmer sa volonté de raffermir les relations de coopération entre les deux pays et les liens séculaires entre leurs peuples. «C'est là une opportunité pour nous remémorer les faits marquants de notre histoire commune et d'en tirer des leçons...La lutte du peuple algérien pour le recouvrement de sa souveraineté et de sa dignité reste marquée par sa forte solidarité et son engagement ce même jour de l'année 1955 avec votre défunt généreux grand-père, le Roi Mohammed V, qui a dirigé l'épopée de la liberté et de l'indépendance ainsi qu'avec le peuple marocain frère, dans leur lutte commune pour le recouvrement de la souveraineté et l'émancipation», a rappelé dans sa missive le président de la République. Un bol d'oxygène à des relations algéro-marocaines qui commençaient à manquer d'air suite aux sorties médiatiques du chef du gouvernement marocain Abdelillah Benkirane et de son chef de la diplomatie. Ouverture de la frontière terrestre, Sahara occidental... sont autant de questions qui «minent» les relations entre les deux pays. La construction de l'UMA qui leur est liée est utilisée sans ambages par le gouvernement islamiste du Royaume chérifien comme moyen de chantage. Au point qu'il est à se demander si le prochain sommet de l'UMA (Union du Maghreb arabe), qui doit se tenir en Tunisie avant la fin de l'année, n'est pas déjà compromis. Rabat a annoncé la couleur. Il «sera seulement de pure forme...Les conditions de la tenue d'un sommet ne sont pas encore mûres et tant que les frontières entre le Maroc et l'Algérie ne seront pas rouvertes», a indiqué le chef de l'Exécutif marocain, Abdelilah Benkirane dans une interview parue le 26 juillet dans le quotidien Attajdid, organe du PJD (Parti pour la justice et le développement) dont il est le secrétaire général. Quant à l'autre «différend»- le dossier du Sahara occidental- qui doit trouver sa solution dans un cadre négocié avec le soutien de l'Organisation des Nations unies, le ministre des Affaires étrangères marocain n'as hésité à trouver au Front Polisario, qui représente la cause du peuple sahraoui et avec qui il s'assoit autour de la table des négociations, des connexions avec le terrorisme tout en l'associant à la crise qui sévit au Sahel. Ce sont les mêmes «armes et l'argent de Mouamar El Gueddafi, qui sont d'ailleurs les mêmes armes et le même argent qui étaient derrière la création et le soutien du Front Polisario» avait déclaré Saâdeddine El Othmani El Otmani dans une interview accordée le 10 août au quotidien panarabe Acharq Al Awssat, édité à Londres Alger a gardé son sang-froid et s'est gardé de répondre à ce qui s'apparente à des provocations. Un bout de chemin a déjà été accompli pour gommer les malentendus. Le chef de la diplomatie algérienne l'avait souligné suite à un entretien qu'il avait eu avec son homologue marocain, Taïeb Fassi Fihri, le 16 novembre 2011 à Rabat, en marge d'une réunion extraordinaire de la Ligue arabe consacrée à la crise syrienne. «Nous avons une feuille de route, qui a démarré il y a quelques mois à travers des rencontres ayant réuni les différents ministres des deux pays et qui ont commencé à produire des effets concrets...Cette consolidation va nous permettre de nous rencontrer plus souvent, de prendre plus de temps pour échanger des informations sur nos propres défis... et de mieux nous comprendre», a déclaré Mourad Medelci. «Nous considérons au Maroc que rien n'interdit de discuter sérieusement avec nos frères algériens pour tourner la page et construire ensemble le Maghreb qui est notre bien commun...», avait affirmé de son côté, le 17 novembre de l'an passé, le ministre marocain de la Communication, porte-parole du gouvernement sortant, Khalid Naciri. Le message du président de la République sonne comme un rappel à plus de sagesse et à un peu plus de pragmatisme pour l'actuel gouvernement, islamiste, marocain.