Qadri Jamil, vice-Premier ministre syrien Sans céder sur le fond, la Syrie semble avoir fait une ouverture pour trouver une issue au conflit qui la déchire depuis dix-sept mois. En effet, en visite de travail à Moscou, le vice-Premier ministre syrien, Qadri Jamil, a fait une déclaration lors de laquelle il laissait entendre la possibilité que le départ du président Bachar Al Assad, fasse partie des points qui seraient en négociation. C'est la première fois que Damas laisse ainsi entendre qu'il est prêt à mettre sur le tapis le départ de Assad réclamé par les grandes puissances occidentales et l'opposition armée syrienne. Qadri Jamil a indiqué en effet, à l'issue d'une rencontre avec le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, que la Syrie est prête à discuter d'une démission du président Bachar Al Assad dans le cadre d'un processus de négociations avec l'opposition. M.Jamil a, dans ce contexte, indiqué que «pendant le processus de négociations, on peut étudier toutes les questions et nous sommes prêts à étudier même cette question (le départ de M.Assad, Ndlr)». Le vice-Premier ministre syrien a toutefois estimé que l'idée «d'une démission comme condition pour mener un dialogue - cela signifie de facto qu'il est impossible d'ouvrir ce dialogue». Or, le départ du président syrien, est la condition sine qua non que posent les Etats-Unis, les pays européens et les monarchies du Golfe pour négocier avec le régime. De fait, le président français, François Hollande l'a rappelé lundi au nouveau médiateur de l'ONU, Lakhdar Brahimi, de même que le chef de l'Etat américain, Barack Obama, a réitéré lundi soir son appel au départ de Assad. Hier encore à Moscou, le ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, qui venait de recevoir une délégation syrienne conduite par le vice-Premier ministre chargé de l'Economie, avait déclaré pour sa part que les efforts de Damas pour mettre un terme aux violences qui font rage dans le pays depuis près de 17 mois étaient encore insuffisants, tout en soulignant qu'il n'y avait pas d'autre solution que de continuer sur la voie de recherche d'une paix négociée. «La réconciliation nationale est le seul moyen d'arrêter au plus vite l'effusion de sang et de mettre en place les conditions pour que les Syriens eux-mêmes s'asseyent à la table des négociations, et définissent le destin de leur pays sans aucune ingérence extérieure», a déclaré M.Lavrov.. «La seule chose que doivent faire les acteurs étrangers est de créer les conditions pour l'ouverture du dialogue», a encore ajouté le chef de la diplomatie russe, selon des images de la télévision russe. Lundi, le président américain Barack Obama a prévenu que le déplacement ou l'utilisation d'armes chimiques en Syrie constituerait une «ligne rouge» pour les Etats-Unis et aurait des «conséquences énormes», dans une claire mise en garde au régime du président syrien Bachar Al Assad. Lors de sa conférence de presse, M. Jamil a rejeté cet avertissement, le qualifiant de simple «propagande électorale» à l'approche de la présidentielle aux Etats-Unis.