Kamel Bouakaz metteur en scène de Wa sakata el Kinaâ Les pièces Wa sakata al kinaâ de la troupe Mohammed Touri et SDF mais de la compagnie Imuzar, toutes deux en lice pour le Grand Prix du festival, ont successivement abordé les thèmes de la création artistique et le malaise de la jeunesse. La troupe Mohammed Touri de Aïn Défla et la compagnie «Imuzar» de Tizi Ouzou ont ouvert lundi à Mostaganem la compétition du 45e Festival du théâtre amateur qui se tiendra jusqu'au 3 septembre à la maison de la culture Ould Abderahmane Kaki. Les pièces «Wa sakata al kinaâ» (Et le masque est tombé) de la troupe Mohammed Touri et «SDF mais» de la compagnie «Imuzar», toutes deux en lice pour le Grand Prix du festival, ont successivement abordé les thèmes de la création artistique et le malaise de la jeunesse devant un public nombreux composé d'amoureux du 4ème art et d'acteurs algériens célèbres l'instar d'Ahmed Benaïssa et de Sid Ahmed Agoumi. Mise en scène par le comédien Kamel Bouakaz et écrite par Salah Eddine Khelifi, «Wa sakata Al kinaâ» relate l'histoire d'un auteur de théâtre qui n'arrive pas à concrétiser son entreprise de création à cause de divers obstacles. Dans un décor en noir et blanc, rappelant les motifs d'un échiquier, l'auteur et son assistant entament un «casting» et auditionnent plusieurs comédiens sans jamais arriver à trouver satisfaction. Ces auditions, riches en dialogues, servent de prétexte pour aborder le difficile chemin de la création artistique et son rapport à des tabous sociaux ou encore au manque de professionnalisme de certains acteurs. Avec une mise en scène sobre, des dialogues jouant sur plusieurs registres de langue, «Wa sakata el Kinaâ» réussit à transmettre l'incompréhension que rencontrent certains auteurs et la solitude qui en découle. Dans un tout autre registre, «SDF mais» de la compagnie «Imuzar» met en scène la vie d'une bande de jeunes sans abri et de leur chef. Dans un décor urbain sous la forme d'un échafaudage qui sert de lieux de vie, plusieurs trames évoluent en parallèle avec, en arrière-plan, la solidarité d'un groupe de marginaux reconstitué en famille après que chaque personnage ait fui la scène pour diverses raisons. La pièce, écrite et mise en scène par Draoui Sid Ahmed, se distingue par un jeu de scène très rythmé et les déplacements parfois acrobatiques des acteurs qui introduisent dans la mise en scène des pauses musicales et chorégraphiques permettant de passer d'une trame à une autre sans lasser les spectateurs. Ainsi, histoires d'amour impossible, querelles de bandes rivales et drames familiaux se mélangent et se succèdent sur un ton tragi-comique sans que la compréhension du texte ne soit altérée. La pièce, initialement écrite en langue tamazight et jouée en arabe pour le festival, a trouvé un écho très favorable du public qui a d'ailleurs gratifié les acteurs d'une «standing ovation» à la tombée du rideau. Le 45e Festival du théâtre amateur de Mostaganem se poursuivra jusqu'au 3 septembre prochain avec la participation de douze troupes théâtrales de différentes wilayas du pays, mises en compétition pour briguer le Grand Prix récompensant la meilleure oeuvre. En marge des représentations théâtrales, le public de la Maison de la culture de Mostaganem est également convié à d'autres activités, dont des conférences dédiées aux grandes figures du 4ème Art algérien, des expositions sur l'évolution du théâtre national, et des «halaqate» autour de récitals poétiques déclamés sous une kheima dressée pour l'occasion. D'autres troupes amateurs participent à une tournée «hors compétition» prévue dans les espaces culturels de différentes communes de la wilaya de Mostaganem.