Le sommet des Non-alignés a mis l'accent sur le droit du peuple du Sahara occidental à s'exprimer librement dans le cadre d'un référendum d'autodétermination. Rabat fait le dos rond. Le Makhzen doit faire face à deux événements simultanés qui ne lui sont pas du tout favorables en ce qui concerne la question du Sahara occidental. Il y a le sommet des pays Non-alignés (auquel ont pris part les Marocains) et qui a accouché d'une déclaration qui fera probablement grincer des dents le Makhzen. «Le document a confirmé les positions précédentes du Mouvement et a appuyé les recommandations et les résolutions des Nations unies relatives à la lutte du peuple sahraoui, dans son conflit avec le Maroc», a déclaré Mohamed Yeslem Beissat, ministre sahraoui délégué, chargé de l'Amérique latine. Le groupe des 77 plus la Chine a mis l'accent sur la nécessité de garantir les droits du peuple sahraoui à la liberté et à l'autodétermination «en conformité avec les principes et objectifs énoncés dans la Charte des Nations unies et des recommandations de la résolution 1514 de l'assemblée générale des Nations unies du 14 décembre 1960, qui prévoit l'octroi de l'indépendance des peuples colonisés», a-t-il précisé. Le Mouvement a exigé que «toutes les options du règlement du conflit doivent respecter la liberté d'expression et les aspirations du peuple sahraoui, ce qui signifie inévitablement l'organisation du référendum d'autodétermination», a affirmé le ministre sahraoui. Il est à signaler que cet appui intervient dans le sillage de la tournée que vient d'effectuer du 25 au 31 août 2012 la présidente de la fondation Robert-Kennedy pour la justice et les droits de l'homme, Mme Kerry Kennedy, à la tête d'une délégation de quatre organisations non gouvernementales et une juge à la Cour interaméricaine des droits de l'homme, dans les territoires occupés du Sahara occidental et dans les camps de réfugiés sahraouis. Une visite qui a pour objectif d'«attirer l'attention de la communauté internationale sur cette question et appuyer la dotation de la Mission de l'ONU pour l'organisation d'un référendum d'autodétermination au Sahara occidental (Minurso) d'un mécanisme pour la surveillance et la protection des droits de l'homme» au Sahara occidental, avait précisé Mme Kennedy. A travers cette initiative, la présidente de la fondation Robert Kennedy compte détricoter le plan d'autonomie marocain. A ce titre, les témoignages que vient de recueillir la présidente de la fondation RFK seront plus que précieux. Des preuves irréfutables. «Il est très émouvant de voir des femmes qui ont des histoires aussi terribles sur des violations et des atrocités commises contre elles ou leurs proches gardent toujours cette force et cette volonté de bâtir des institutions solides de la société sahraouie» a déclaré, mercredi, Mme Kennedy après à sa visite au camp de réfugiés sahraouis de Smara. Un constat qui doit remettre sur le tapis la question des droits de l'homme dans les territoires occupés, ainsi que l'organisation d'un référendum d'autodétermination qui doit permettre au peuple sahraoui de s'exprimer sans contrainte quant à l'option de son indépendance. Un sacrilège pour le trône alaouite qui demeure sourd à de telles revendications. Le peuple sahraoui a quant à lui, trouvé en la digne héritière du clan Kennedy le personnage emblématique et précieux qui doit l'accompagner dans la quête de son indépendance et de sa dignité...