C'est devenu un rituel ces dernières années. Pas de répit pour les ménages algériens. Après les dépenses du mois sacré et celles de l'Aïd, voilà que les ménages sont encore une fois confrontés à une autre dépense et non des moindres. Il s'agit de la rentrée scolaire avec tout ce qu'elle charrie comme fournitures scolaires et habillement. Cette dernière s'annonce coûteuse, notamment pour les petites bourses. Et pour cause, les prix des fournitures ont presque doublé. Les ménages remettent encore la main à la poche pour répondre aux attentes de leur progéniture. On ne badine pas avec les enfants. Des habits neufs au nécessaire scolaire en passant par les tabliers indispensables mais cette fois sans obligation de couleur bleu pour les garçons et rose pour les filles, les dépenses influeront une fois de plus sur la bourse familiale. Ce n'est pas encore le grand rush dans les librairies et magasins de la ville de Béjaïa, mais les plus avisés ont préféré prendre leurs devants pour éviter les bousculades et la pénurie des articles nécessaires pour le cursus scolaire de leurs bambins. Beaucoup attendent encore la liste des fournitures que les enseignants demanderont aux élèves. Cette liste sera connue dès demain premier jour de classe. Au niveau d'un magasin de la ville, spécialisé dans les fournitures scolaires, on ne se bouscule pas mais le caissier ne chôme pas non plus. Les premiers clients scrutent de près les articles proposés. La quantité et la qualité y sont. Sur les rayonnages, les articles allant de la petite gomme jusqu'au cartable sont bien là. Tout y est: le made in China, in Algeria ou UE. «Le prix d'un cartable avec toutes les fournitures scolaires oscille entre 5000 et 8000 dinars», indique un vendeur. Un prix qui peut aisément être revu à la baisse chez les marchands occasionnels qui squattent les trottoirs en dépit des mesures de lutte décidées récemment contre l'informel. Dans une librairie, une mère de famille se fait hésitante. Elle scrute et compare les prix des articles. Après moult hésitations, elle se décide. «J'ai trois enfants à satisfaire. C'est loin d'être facile pour moi. Je vais devoir me contenter de l'essentiel pour l'instant», explique-t-elle. Les cahiers, les protège-cahiers, la pâte à modeler et les stylos, crayons de couleur, bref tout y est sur les étals avec des prix à même de contenter tout un chacun et toutes les bourses. Ce n'est pas toujours facile. Ici, une autre mère recherche des cartables de premier choix. «Je préfère la qualité même au prix fort pour éviter de refaire la même dépense chaque année», dit-elle. «Un cartable à 1200 dinars est un investissement qui peut vous éviter la même dépense trois ans durant», confie-t-elle. Des cartables à 500 dinars existent mais peuvent-ils seulement tenir tout l'année. «Pour un enfant un peu trop agité, il ne tiendra même pas trois mois», fait remarquer ce père à la recherche, lui aussi, du cartable qu'il faut à un bon prix. Tous ne comprennent pas ces prix affichés jugés trop élevés. L'explication est alors vite donnée. Le cours mondial de la pâte à papier a augmenté et cela s'est répercuté sur tout ce qui est fait à base de papier. «40 dinars le prix d'un cahier de 96 pages c'est un peu trop!», regrette ce jeune père qui fait pour la première fois face à une rentrée scolaire. Il équipe son premier enfant scolarisé et goûte en même temps à cette nouvelle saignée à laquelle il fera face désormais chaque année. Entre 15 et 60 dinars pour une gomme. Les stylos sont cédés à 10 DA. Les cahiers sont proposés entre 25 et 135 dinars. Quant aux crayons de couleur, la gamme est variée et les prix s'étalent de 45 à 880 dinars. Imaginons ce que cela suppose pour équiper un enfant et lorsqu'on en a six ou sept, il ne faut même pas s'essayer aux calculs. Ils vous donneront le tournis.