Au moment où les enfants profitent des derniers jours de vacances, les parents, quant à eux, se creusent les méninges pour constituer un trousseau pour la rentrée scolaire de leur progéniture. Depuis quelques années, les ménages algériens subissent une véritable saignée, du fait que la rentrée sociale coïncide avec le Ramadhan et donc l'Aïd. Lors d'un tour effectué, jeudi, dans différentes librairies de la capitale, les mêmes scènes se répètent. Les magasins spécialisés dans la vente des articles scolaires sont pris d'assaut par les parents. Certains venus seuls, d'autres avec les enfants, tous donnaient cette impression d'être perdus entre la volonté de faire plaisir aux enfants en leur achetant les fournitures à l'effigie de leur héros préféré et le souci quasi permanent de ne pas trop épuiser un budget de plus en plus soumis aux aléas de l'inflation et de l'augmentation des prix des produits de large consommation. Et c'est devenu la coutume. Dès que la rentrée approche, les tarifs flambent. En un temps record, les prix sont passés du simple au double. Le cauchemar des parents est de trouver le bon article au meilleur prix. Comptabiliser le coût d'une rentrée scolaire est la principale préoccupation de la famille algérienne, sachant que les enseignants exigent de plus en plus d'affaires à fournir et que les vérifications se font dès le premier jour. Prenons un exemple pour chaque palier. Un élève de 1re année primaire a besoin au minimum de quatre cahiers de 96 pages proposés à 40 DA l'unité, d'un cahier de dessin à 30 DA, un cahier de travaux pratiques, des feuilles de dessin blanche et couleur, du papier gommé et d'une trousse qui coûte entre 160 et 300 DA, un crayon noir à 15 DA, un taille-crayon à 15 DA, une gomme à 10 DA, deux stylos dont l'unité est cédée à 15 DA, des ciseaux à 70 DA, une règle à 20 DA, un effaceur à 80 DA, de la pâte à modeler à 60 DA, une boîte de 12 crayons de couleur, une boîte de peinture. Il lui faut également, une ardoise blanche, des feuilles de dessin, du papier gommé, une trousse, six protège-cahiers, des étiquettes et, bien entendu, un cartable et un tablier. Soit un coût moyen de 2 000 DA. Ajouter à cela un cartable à partir de 1 000 DA et un tablier entre 600 et 1 000 DA, ce qui fera un total de près de 3 600 DA et cela sans compter les livres. Au palier supérieur, le trousseau scolaire d'un collégien coûterait 4 500 DA en moyenne, cartable inclus. Un élève de 1re année moyenne doit se doter, et ce, dès le premier jour de la rentrée de deux cahiers de 96 pages, trois cahiers de 120 pages, cinq cahiers de 192 pages et quatre cahiers de 288 pages. Ainsi que de deux cahiers de travaux pratiques, un registre, un cahier de musique, quinze protège-cahiers, dix protège-livres, deux cahiers de texte, un carnet de correspondance, un papier calque, 3 papiers millimétrés, un paquet de double-feuille et trois carnets. Quant à la trousse, elle doit contenir un stylo de chaque couleur, un stylo à plume avec ses cartouches, un crayon noir, des crayons de couleur, peinture gouache en tube, colle stick, ruban adhésif, taille-crayon, gomme et ciseaux. Ajouter à cela, un paquet de feuilles blanches de dessin, chemise en élastique, pochette plastique, règle de 30 cm, équerre, rapporteur, compas et calculatrice scientifique. Sans oublier le cartable, la blouse et les livres scolaires. Sachant qu'un cahier de 120 pages est monnayé entre 30 et 50 DA. Celui de 192 pages à 170 DA et celui de 288 pages à 200 DA. S'agissant du lycéen, la somme atteindrait les 5 500 DA sans les livres qui, eux, coûtent 3 365 DA à un élève en 1re année de lycée. Les prix peuvent facilement doubler, si le produit est d'importation. Autrement dit, les Algériens sont appelés encore une fois à casser leur tirelire et à passer à la caisse au prix fort d'un lourd fardeau qui se greffe à une mercuriale flambante et autres dépenses d'un Aïd qu'ils viennent juste de fêter.