Alors que l'économie nationale a besoin d'un baril à 112 dollars pour assurer son équilibre budgétaire, Ali al-Nouaïmi, le ministre saoudien du Pétrole, trouve ce niveau (115 dollars hier en séance) élevé. Alors que l'économie nationale a besoin d'un baril à 112 dollars pour assurer son équilibre budgétaire, Ali al-Nouaïmi, le ministre saoudien du Pétrole, trouve ce niveau (115 dollars hier en séance) élevé. La solidarité au sein de l'Opep est un vain mot. C'est le moins que l'on puisse dire. Les atermoiements des pays les plus industrialisés de la planète qui trouvent de plus en plus cher les prix de l'essence à la pompe ont trouvé une oreille attentive à leur préoccupation: faire baisser les prix du pétrole et soigner leur image par rapport à leur opinion publique. «Je viens d'obtenir que mes homologues du G7, les grands pays industrialisés, signent un communiqué pour appeler à la hausse de la production de la part des pays producteurs, pour faire baisser les prix du pétrole», avait annoncé le 28 août Pierre Moscovici, le ministre français de l'Economie et des Finances. En véritables gendarmes de l'Opep, les Saoudiens qui n'ont attendu le feu vert de personne pour ouvrir leurs vannes (l'offre de l'Arabie Saoudite a atteint un niveau historique depuis le mois de décembre 2011, passant de 9,45 millions de barils par jour (mbj) à plus de 10 mbj en avril 2012) comptent leur donner un coup de main. Le président américain, qui brigue un second mandat, est en plein campagne électorale, le chef de l'Etat français, François Hollande, fait face à une conjoncture économique difficile qui va probablement marquer la fin de son état de grâce, la crise financière européenne continue à faire des ravages...Dans un tel contexte la baisse des prix du pétrole constituerait une aubaine pour les pays occidentaux gros consommateurs d'or noir et permettra de redorer le blason à leurs responsables politiques. Un pays est tout désigné pour remplir ce type de besogne. «L'Arabie Saoudite, qui suit l'évolution du marché pétrolier mondial, prend toujours les décisions nécessaires pour ajuster l'offre et la demande. Le Royaume va répondre aux besoins de tous ses clients parmi les compagnies pétrolières...», a déclaré lundi Ali Al-Nouaïmi, le ministre saoudien du Pétrole. Une initiative que n'approuveront ni les faucons de l'Opep (Iran, Venezuela...) encore moins l'Algérie dont les équilibres budgétaires ne peuvent être assurés que par un baril de pétrole à 110 dollars, voire plus. «Désormais, l'équilibre budgétaire requiert des niveaux de prix des hydrocarbures supérieurs à 112 dollars le baril pendant que les recettes budgétaires totales restent fortement dépendantes de celles, très volatiles, des hydrocarbures», avait souligné un rapport sur l'évolution économique et monétaire en Algérie, présenté le 1er juillet 2012 par Djamel Benbelkacem, directeur conseiller à la Banque d'Algérie. Tandis que le FMI avait prévenu en début d'année que «l'orientation budgétaire expansionniste de ces dernières années a...rendu la situation budgétaire vulnérable aux fluctuations des cours du pétrole, le prix permettant d'équilibrer le budget étant aujourd'hui légèrement supérieur à 100 dollars le baril». La dégringolade des prix du pétrole qui ont perdu quelque 30 dollars entre le mois de mars et le mois de juin 2012 a attisé les craintes de l'Algérie. «Nous avons perdu 30 dollars depuis le niveau qu'avait atteint (le baril de pétrole) depuis quelques mois, 30 dollars, c'est une chute drastique et sur une année, ça représente pour nous entre 18 et 20 milliards de dollars de revenus en moins et d'exportation. En moins, ceci est inquiétant», avait déclaré le 4 juillet Youcef Yousfi, le ministre de l'Energie et des Mines, sur les ondes de la Radio nationale, Chaîne III. Le grand argentier du pays en avait tiré les conséquences.» «Si cette tendance est une tendance qui est confortée dans le temps, nous sommes obligés, bien évidemment d'avoir des reports de projets (...). Pour les nouveaux projets, nous allons étudier la situation et la priorité de ces projets et les capacités de nos financements», avait affirmé Karim Djoudi... Des préoccupations qui représentent le dernier des soucis de l'Arabie Saoudite et des autres monarchies du Golfe...