Le ministre saoudien du Pétrole, Ali al-Nouaïmi, a déclaré lundi que les pays de l'Opep pourraient augmenter leur production en 2011, pour répondre à une croissance de la demande stimulée par la reprise mondiale. Ali al-Nouaïmi a estimé que la demande mondiale sur le brut devrait augmenter de 2% en 2011 et s'est déclaré optimiste quant à la stabilité du marché. M. Nouaïmi, dont le pays est le premier exportateur mondial de brut, s'est montré extrêmement rassurant sur la situation économique mondiale, affirmant que la demande mondiale de brut devrait augmenter de 2% en 2011, et optimiste quant à la stabilité des prix et du marché. "Il est clair que le monde est sorti de la crise financière de 2008-2009 et, selon les prévisions l'économie mondiale, devrait connaître une croissance de 4% environ", a déclaré le ministre dans une allocution devant les participants au Forum annuel global pour la compétitivité, réuni dans la capitale saoudienne. "Par conséquent, la demande sur le pétrole va augmenter", a-t-il ajouté, affirmant s'attendre à une hausse de 2% en 2011. Le ministre a également estimé que les cours du brut devraient demeurer à leur niveau de 2010. "Je m'attends à ce que les prix demeurent a leur niveau de l'an dernier", a-t-il dit. Evoquant la situation du marché en 2011, le ministre a estimé que "les pays producteurs non membres de l'Opep devraient continuer à augmenter leur production, mais à des niveaux moindres que les années précédentes". "Cela devrait donner aux pays de l'Opep la possibilité d'augmenter leurs approvisionnements du marché, afin de faire face à une demande mondiale en hausse", a ajouté M. Nouaïmi dans une allocution prononcée dans le cadre d'une conférence économique. Il a cependant refusé de répondre aux questions des journalistes qui lui demandaient si l'Opep prévoyait une hausse dans l'immédiat de la production, alors que les prix ont frôlé les 100 dollars en janvier, ce qui a poussé l'Agence internationale de l'énergie (AIE) à tirer la sonnette d'alarme. "La politique de l'Opep est de répondre à toute augmentation de la demande pour garder l'équilibre entre l'offre et la demande", a encore dit le ministre. La production de l'Opep, qui extrait 40% du pétrole mondial, est d'environ 24,84 millions de barils par jour (mbj). Le ministre a estimé qu'en 2011, "le marché connaîtra un équilibre entre l'offre et la demande". "Je m'attends a ce que les prix demeurent à leur niveau de l'an dernier", a-t-il ajouté. Le ministre a indiqué que la demande viendrait surtout d'Asie, du Moyen-Orient et d'Amérique Latine. Selon lui, 2011 pourrait "marquer un tournant, car la demande des marchés émergents et des pays en voie de développement pourrait atteindre le niveau des pays industrialisés, et le dépasser en 2013". M. Nouaïmi a par ailleurs répété que l'Arabie saoudite, qui produit environ 8 mbj, disposait d'une capacité de production supplémentaire de quelque 4 mbj. Le baril de brut a frôlé le seuil symbolique des 100 dollars début janvier, "suscitant des inquiétudes sur l'impact de prix élevés sur la reprise économique mondiale", a affirmé l'AIE dans ses prévisions mensuelles, alors que les cours ont grimpé de 25% depuis septembre après une année de relative stabilité. Hier, le contrat à terme sur le brut coté au Nymex se repliait après les déclarations du ministre saoudien du Pétrole. A 12h39, le contrat de mars sur le Brent coté à l'ICE de Londres gagnait 24 cents, à 97,84 dollars le baril, tandis que le contrat de mars sur le brut du New York Mercantile Exchange cédait 74 cents, à 88,37 dollars le baril. Le prix du contrat sur le brut du Nymex s'est établi en moyenne à 79,41 dollars le baril en 2010, mais les cours sont montés jusqu'à 92,58 dollars le baril début 2011, la croissance économique soutenue ayant dopé la demande de pétrole. Les cours évoluent actuellement juste en deçà de leurs récents points hauts, limités par le niveau élevé des stocks mondiaux et l'existence de capacités de production inexploitées. Des doutes quant à l'évolution de la demande de pétrole sont apparus la semaine dernière. Le marché s'attend en effet à ce que la Chine prenne de nouvelles mesures pour freiner sa croissance économique et lutter contre l'inflation. Les estimations de croissance de la demande de pétrole sont étroitement liées à une poursuite de l'essor chinois et le moindre ralentissement suffirait à mettre un terme à la progression des cours pétroliers.