Soixante-quinze rebelles kurdes présumés et quatre soldats turcs ont été tués en une semaine lors des combats entre l'armée d'Ankara et les séparatistes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans le sud-est de la Turquie, ont affirmé vendredi des sources officielles. Le bilan de la dernière offensive lancée le 8 septembre par l'armée turque dans la ville d'Hakkari, près de la frontière irakienne, s'est soldé par la mort de quatre soldats turcs et 75 rebelles turcs ont été «rendus inopérants», a annoncé à l'agence de presse Anatolie le bureau du gouverneur de la province. Aucun bilan n'a été communiqué de source kurde. Ces violents combats se concentrent dans le district de Semdinli et impliquent quelque 5.000 soldats turcs épaulés par des avions de chasse, a précisé de son côté l'armée turque. Ils font suite à une série de bombardements menée par l'aviation turque au début du mois contre des positions du PKK situées en territoire irakien. Ces frappes ont provoqué la mort de 25 rebelles, selon un décompte fourni par l'état-major de l'armée d'Ankara. Le PKK a multiplié cet été ses attaques contre les forces de sécurité dans le sud-est de la Turquie, peuplé en majorité de Kurdes, mais aussi dans l'Ouest. Ce regain de tension intervient alors qu'Ankara accuse la Syrie, en proie à une grave insurrection sur son territoire, de soutenir le PKK pour nuire à la Turquie, favorable aux rebelles qui luttent contre le président Bachar Al Assad. Plusieurs zones du nord de la Syrie, frontalières de la Turquie, sont actuellement aux mains de groupes kurdes syriens, certains proches du PKK. Le conflit avec le PKK, considéré par Ankara comme une organisation terroriste, a déjà coûté quelque 45.000 vies depuis 1984.