Le Snapest exige une enquête sur le retard enregistré dans la réalisation des établissements scolaires. Abdellatif Baba Ahmed, ministre de l'Education nationale, présidera les travaux d'une Conférence nationale des directeurs de l'éducation des wilayas, aujourd'hui au siège du ministère à El Mouradia (Alger).. Poursuivant le programme qui a été tracé par son prédécesseur, Boubekeur Benbouzid, qui a annoncé cette rencontre lors de sa dernière réunion dans le même siège, Abdellatif Baba Ahmed et son équipe pourront-ils rattraper le temps perdu? Surcharge dans les classes, le transport des centaines d'écoliers qui souffrent le martyre, la cantine, les manuels scolaires qui se vendent sur le marché parallèle signalés un peu partout dans les villes du pays, le retard dans la réception des établissements scolaires, (primaires, CEM et lycées), les différentes infrastructures d'accueil, le logement et toutes les revendications des syndicats du secteur de l'Education nationale, dont la situation des contractuels à régulariser. Le temps presse et la liste des insuffisances est encore très longue. Contacté par téléphone, le directeur d'une école primaire à Aïn Bénian à l'ouest d'Alger nous dira: «Nous faisons face à deux problèmes principaux. D'abord, nous avons la surcharge des effectifs qui va atteindre un nombre de 43 au lieu de 36 élèves par classe.» Et d'ajouter: «Nous avons aussi un manque terrible en matière de tables scolaires», a-t-il dit, tout en nous invitant à visiter l'école pour en dire davantage sur la situation de son établissement. Pour répondre aux besoins des écoliers, notre interlocuteur soulève des lacunes flagrantes dans la distribution des équipements scolaires bien que le besoin en matière de tables scolaires ait été pris en charge par la tutelle. «Pour répondre aux besoins, j'ai dû emprunter des tables d'autres écoles qui en ont en plus, afin de pallier au manque», révèlera-t-il, tout en avançant que c'est un cas partagé par plusieurs établissements à l'échelle nationale. Meziane Meriane, coordinateur national du Snapest, exige l'ouverture d'une enquête approfondie sur les causes du retard de livraison des lycées. «Depuis 2004 le secteur de l'éducation souffre du problème de la surcharge des classes. D'une part, on ferme les lycées techniques qui forment les différents techniciens et les ingénieurs spécialisés, d'autres part, on se plaint du manque de main-d'oeuvre spécialisée, d'où le retard terrible en matière de réalisation des établissements scolaires», déplore-t-il. Fustigeant les responsables des secteurs concernés, notamment celui de l'habitat, M.Meriane, s'interroge sur les critères de sélections des entreprises chargées de la construction des infrastructures. «Les sanctions doivent tomber sur les responsables concernés et non sur les élèves et les enseignants tous cycles confondus», déplore-t-il. Insistant sur le cycle secondaire qui enregistre un déséquilibre remarquable en matière de surcharges des classes, le coordinateur du Snapest pousse le bouchon plus loin. «La surcharge des classes, qui est dûe au grand retard enregistré dans les réalisations, se répercute directement sur la qualité pédagogique», souligne-t-il. Autre préoccupation soulevée par les parents d'élèves, celle de la bureaucratie de l'administration lorsqu'il s'agit du transfert des écoliers vers les établissements plus proches du domicile familial, et ce malgré les accords favorables des établissements souhaités. Beaucoup de pères de famille n'hésitent pas à faire appel aux interventions de part et d'autre, et ce bien que c'est un droit garanti par la loi. «Cela y va de la volonté de l'administration des établissements concernés», selon Mohamed Malik, père de famille qui voulait le transfert de ses deux enfants scolarisés à Bab Ezzouar à un autre établissement situé à Alger-Centre. La rencontre d'aujourd'hui, celle du ministre de l'Education avec les directeurs de l'éducation des wilayas et les représentants des partenaires sociaux, apportera t-elle des solutions concrètes? Wait and see.