Une commission d'enquête sur les retards accusés dans la livraison des infrastructures scolaires doit être créée, a indiqué, hier à Alger, le Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest). Par la voix de son coordinateur national, Meziane Meriane, le Snapest a appelé le Premier ministre à engager une commission d'enquête pour déterminer les raisons de ces retards. S'exprimant lors d'un point de presse animé, en marge de la cérémonie inaugurale du nouveau siège du syndicat, M. Meriane a accusé de «sabotage» certaines wilayas concernées par la non livraison à temps de ces établissements. Ces dernières, contrairement à ce qui a été annoncé par le ministre de l'Education nationale, M. Abdelatif Baba Ahmed, ne sont pas 10 mais 35, précise M. Meriane qui explique que le reste à réaliser est de 413 établissements secondaires dont certains inscrits en 2003, 2004, 2006, 2007 et 2008. Et comme pour accélérer la cadence, après presque huit ans de retard, il est suggéré, a-t-il dit, de recourir à des entreprises étrangères qualifiées pour leur confier la réalisation de ces projets. A titre d'exemple, il a cité la wilaya d'Alger où les 29 projets en chantier ont été confiés à des entreprises étrangères qualifiées. Le Snapest, qui juge que «la responsabilité est partagée», a tenu à reprocher aux autorités concernées le manque de vision. «Les responsables sont restés jusqu'à la dernière minute pour tirer la sonnette d'alarme», a-t-il relevé. Le syndicaliste, qui n'a pas hésité à montrer son inquiétude en abordant les conséquences de la surcharge des classes, évoque les répercussions néfastes aussi bien pour l'enseignant que pour l'élève. Le problème de la surcharge dans les établissements scolaires a atteint cette année une proportion inquiétante notamment au secondaire et surtout les classes de 1re AS. Le nombre de 50 élèves par classe, enregistré dans certains établissements scolaires, est illustratif de cette situation qui concernera les trois prochaines années du secondaire de cette «promotion». M. Meriane avertit que ce problème se répercutera aussi sur l'université en 2015, soit avec l'arrivée des élèves de 1re AS aux études supérieures. Le Snapest, qui est revenu sur l'évaluation de la reforme initiée en 2003, sur laquelle se pencheront, prochainement, les responsables du secteur, a indiqué que «la décentralisation sera le meilleur moyen pour un enseignement de qualité». Dans ce contexte, il propose l'installation d'un secrétariat d'Etat qui aura pour mission l'amélioration de la qualité de l'enseignement. D'ailleurs, cette proposition sera au menu de la réunion qui se tiendra aujourd'hui avec la tutelle, selon le coordinateur national du Snapest. La reforme de l'enseignement technique et le dossier des indemnités et des primes pour les enseignants du Sud et la création de postes spécifiques pour les enseignants inaptes seront également abordés lors de cette rencontre. Revenant également sur le problème des œuvres sociales qui n'est pas encore réglé, M. Meriane a insisté sur la nécessité de sa décentralisation en procédant à la création d'une commission mixte (gouvernement, syndicats du secteur).