Surcharge des classes, manque d'infrastructures scolaires, régime indemnitaire, statut particulier... sont autant de bombes à retardement qui risquent d'exploser à tout moment. La principale est celle de l'épineux problème de la surcharge des classes. Un écheveau inextricable que Benbouzid n'a pas réussi à démêler. Bien au contraire ! La décision du retour à l'enseignement moyen, soit 4 ans au collège au lieu de 3 ainsi que 5 ans au primaire au lieu de 6 ans, n'a fait qu'aggraver les choses. Selon les explications fournies par le premier responsable du Snapest qui parle d'un surplus de 200 000 lycéens, cet épineux problème est dû essentiellement au retard enregistré dans la livraison des nouvelles infrastructures qui devaient accueillir les deux cohortes de la réforme. “C'est inadmissible qu'une entreprise de construction ne puisse pas réaliser un lycée au bout de 4 ans ! Comment s'est effectué le choix des entreprises au niveau des wilayas ? Je doute fort que ce soit le critère de clientélisme, tribalisme et régionalisme au lieu du critère de moyens de réalisation ! Une enquête doit être menée dans ce sens et déterminer les causes. Cinquante ans de bricolage ça suffit !" note Meziane Meriane. Et de s'interroger : “N'a-t-on pas vu venir la crise ?" Il faut savoir à ce propos que des projets de construction de centaines de lycées tardent à voir le jour depuis 2003. S'ils avaient été livrés dans les délais, la surcharge ne se poserait pas ! Outre la surcharge des classes, le Snapest soulève d'autres problèmes telles la violence dans les écoles, la gestion centralisée des œuvres sociales et les primes des fonctionnaires du Sud qui sont calculées sur la base de l'ancien salaire de base. “Une aberration qui n'est toujours pas corrigée malgré les différentes requêtes. Ce dossier, à lui seul, peut déclencher des protestations." Cet avis est partagé par le Cnapest qui va jusqu'à prévoir “une grève spéciale rien que pour exiger le règlement de ce conflit" d'autant que pas moins de 18 secteurs sont concernés. “Ce problème doit être réglé le plus tôt possible pour éviter d'envenimer la situation", nous dit Messaoud Boudiba. Et de citer d'autres contraintes qui minent également l'année scolaire : les maladies professionnelles, la médecine du travail, le logement, la retraite, les heures supplémentaires, les contraintes pédagogiques... Attendu au tournant par toute la famille éducative et les parents d'élèves, Abdelatif Baba Ahmed a donné le ton dans une première sortie médiatique à une chaîne de télévision nationale en soulignant que “des dossiers difficiles" l'attendent et qu'il s'attellera à trouver des solutions. “Le secteur de l'Education nationale est un secteur sensible car il forme les futures générations. La formation influe incontestablement sur tous les domaines, l'économie notamment", a indiqué le nouveau ministre à la chaîne Ennahar TV. Souhaitant une année scolaire réussie pour les élèves, le ministre précisera toutefois : “Il me faut du temps pour tout connaître !" Le parcours de Baba Ahmed dans l'enseignement supérieur augure d'un nouveau souffle pour l'éducation nationale. Mais attendons pour voir si sa venue constituera le tournant décisif tant espéré où symbolisera la continuité qui basculera le secteur dans l'instabilité ! M. B.