Les grosses quantités de drogue saisies à travers la bande frontalière-ouest renseignent sur la détermination des narcotrafiquants à utiliser le territoire algérien comme zone de transit, de grandes quantités de stupéfiants étant destinées à être écoulées à l'étranger. Ainsi, 18,365 tonnes de kif traité, ont été saisies par les services des douanes relevant de la direction régionale de Tlemcen. Cette quantité saisie durant les deux derniers trimestres représente une valeur de 735 millions de DA. Ces prises ont été effectuées par les brigades mobiles des douanes au cours de 18 opérations ayant également permis la saisie de 19 véhicules et l'arrestation de 18 individus impliqués dans le trafic de drogue. Selon Chaâbane Chaouche, directeur régional adjoint de la direction régionale de Tlemcen, la chasse aux trafiquants ne connaît pas de répit ces derniers temps. «Toute la bande frontalière est quadrillée par les services de sécurité et les éléments des douanes algériennes qui connaissent la stratégie des narcotrafiquants», a-t-il indiqué. Dans le même contexte, M.Chaouche a signalé que des enquêtes ont été ouvertes contre d'autres trafiquants activant au niveau de la bande frontalière, tout en précisant que les mis en cause ont été identifiés et sont activement recherchés par les services de sécurité, tous corps confondus. Selon ce responsable de la direction des douanes, il y a une forte augmentation des quantités de drogues saisies cette année par rapport à l'exercice écoulé, 2011. C'est une hausse très inquiétante, a-t-il fait noter, avant d'ajouter que les saisies opérées en 2011 étaient de l'ordre de 617 kg, représentant une valeur de 25 millions de dinars. En outre, M.Chaouche a fait également savoir que ce «boom» enregistré au niveau de la zone frontalière Ouest, s'explique par trois raisons fondamentales. La première, dit-il, est à l'origine du changement des itinéraires adoptés par les réseaux de narcotrafiquants du sud du pays qui ont essuyé de sévères coups de boutoir de la part des services de sécurité combinés, dans les vastes contrées du Sud. La deuxième selon ce même responsable, s'explique aussi par «la bonne récolte» de cannabis enregistrée cette année dans le pays voisin. Alors que la troisième est due notamment au gel de l'accord de pêche signé entre le Maroc et l'Union européenne, depuis décembre 2011. Le gel de cet accord a eu pour conséquence la réduction drastique de la circulation maritime, notamment des bateaux utilisés par les trafiquants pour acheminer la drogue en Europe. «Le transport par voie terrestre s'est avéré inévitable, d'où les grandes quantités de kif traité saisies le long de la bande frontalière», a précisé la même source. Abordant les moyens de lutte contre les narcotrafiquants, M.Chaouche a souligné que la direction générale des Douanes a mis en pratique une stratégie visant à mettre hors d'état de nuire tous les réseaux de narcotrafiquants et faire échouer toutes les tentatives d'introduire la drogue dans le pays.