Le roi Abdallah II de Jordanie a créé une Cour constitutionnelle et désigné ses neuf membres, une décision présentée comme une avancée sur la voie des réformes démocratiques. Cette juridiction, la première du genre dans le royaume, est la seule à pouvoir vérifier la conformité des lois à la Constitution, selon le décret royal l'instituant publié hier par les médias jordaniens. Elle est présidée par Taher Hekmat, un spécialiste du droit qui dirigeait le conseil d'administration du Centre national des droits de l'Homme et qui a prêté serment samedi devant le roi avec les autres membres de la cour. Dans une lettre aux membres de la cour, le roi Abdallah II a souligné qu'elle «offre une garantie importante pour la séparation des pouvoirs et pour le respect des droits et des libertés des citoyens». Le président de la nouvelle institution a rappelé que la création de la cour était une revendication d' «une bonne partie des Jordaniens», dans une référence à l'opposition islamiste qui réclamait une cour indépendante. La création de la cour intervient après la décision jeudi du roi Abdallah II de dissoudre le Parlement et d'appeler à des élections anticipées, ce qui n'a pas empêché une manifestation vendredi de milliers de personnes à l'appel de l'opposition islamiste pour réclamer des réformes de fond. La dissolution du Parlement n'a pas convaincu l'opposition islamiste de participer aux prochaines élections. Elle continue de demander la révision du système électoral qui privilégie, selon elle, les régions rurales, considérées comme loyales au gouvernement, dont les partisans dominent le Parlement. L'opposition réclame aussi un système parlementaire dans lequel le Premier ministre serait élu et non plus nommé par le roi.