Ce général a été le premier à diriger le commandement conjoint de la Force internationale d'assistance à la sécurité en Afghanistan Des sources diplomatiques algériennes rapportent que l'intervention militaire au Mali n'aura pas lieu avant quatre mois. Alors que les va-t-en guerre annoncent une intervention militaire internationale imminente au Nord du Mali, les Américains viennent de donner un autre son de cloche en opérant un changement pour le moins inattendu dans la direction de l'Africom (Commandement des forces armées américaines en Afrique). Selon le secrétaire américain à la Défense, Leon Panetta, et sur proposition du président Obama, ce sera le général David Rodriguez qui remplacera le général Carter F. Ham à la tête de l'Africom. Le général Rodriguez, qui dirige actuellement le commandement des forces armées à Fort Bragg, en Caroline du Nord, a assumé «divers postes de commandement clés lors d'opérations militaires». De même que ce général a été le premier à diriger le commandement conjoint de la Force internationale d'assistance à la sécurité en Afghanistan. Les observateurs interprètent ce changement comme un veto qu'opposent subtilement les Américains à la démarche des autorités françaises «trop pressées de passer à l'action militaire». Intervenant mardi 16 octobre sur la chaîne publique France 2, le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a assuré que l'intervention militaire française au Nord-Mali, «est une question de quelques semaines, pas plusieurs mois». Une déclaration en totale discordance avec les prévisions d'Alger où des sources diplomatiques rapportent que «l'intervention militaire au nord du Mali ne se fera pas avant quatre mois, voire même dans six mois». Pour cela, notre source s'appuie sur les propres arguments avancés aussi bien par les Français que les Américains. Ces derniers, sont tous les deux d'accord qu'il n'y aura pas de troupes au sol. Le général Carter Ham l'a rappelé lors de son passage à Alger le 30 septembre dernier. «La seule alternative qui ne pourrait pas exister, c'est la présence militaire américaine dans le nord du Mali», a affirmé le général Ham. «Il n'y aura pas de troupes au sol», a précisé de son côté le ministre français de la Défense. En d'autres termes, ce sont les troupes de l'armée malienne qui feront le travail au sol. Cela suppose une armée structurée, organisée et bien entraînée. Or c'est loin d'être le cas à présent pour les forces militaires du Mali. C'est même toute la problématique. Il va falloir donc réorganiser de fond en comble cette armée, la doter de matériel et l'entraîner, ce qui prendra plusieurs mois avant de penser à une intervention militaire. Et l'arrivée d'un nouveau commandant de l'Africom conforte bien la thèse algérienne surtout qu'il est militairement inconcevable de changer un général à la veille d'une bataille. En plus de la réorganisation de l'armée malienne, il va falloir identifier avec exactitude les cibles à attaquer. Pour l'Algérie, il n'est pas question de prendre pour cible des mouvement nationalistes qui se battent pour leur idées dans le cadre de l'unité territoriale malienne. Alger ne considère pas Ansar Eddine et le Mnla comme étant des mouvement terroristes. Le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a indiqué jeudi dernier, à Bamako que «si l'intervention (militaire) au nord du Mali a pour objectif la lutte contre le terrorisme, l'Algérie s'est déjà exprimée sur ce sujet, elle a exprimé, et je le confirme aujourd'hui, non pas seulement son intention, mais sa volonté de persévérer dans la lutte, par tous les moyens, contre le terrorisme». Le chef de la diplomatie algérienne a ajouté qu'il considère «cela comme un objectif important qui ne doit pas, en revanche, nous faire oublier que pour bien lutter contre le terrorisme, il faudra également refaire l'unité nationale du Mali (...)». Pour M.Medelci, l'Algérie est en train de développer une action dans trois directions qui sont «toutes complémentaires». Il y a d'abord une action humanitaire, une action politique et une action de partage dans la lutte contre le terrorisme, a-t-il expliqué. Ces trois actions doivent, a-t-il dit, «être prises en charge avec une nécessité avérée et les rendre plus cohérentes». «Mais nous ne pouvons pas les rendre plus cohérentes en dehors d'une volonté exprimée par les pays qui sont directement concernés par la crise du Mali», a soutenu M.Medelci.