Les maires sont confrontés quotidiennement aux revendications et aux attentes des citoyens Morosité et manque de sérénité de la majorité des partis en lice caractérisent cette période de précampagne. La dernière ligne droite des élections locales, avant le lancement de la campagne électorale dimanche prochain, est franchie avec le tirage au sort pour l'attribution des plages horaires ouvertes par l'entv et la radio ainsi que l'installation des tableaux d'affichage. A un mois du jour «J», beaucoup reste à faire pour affronter sereinement ces consultations, s'accordent à dire les observateurs. Plusieurs problèmes «cruciaux» comme le vote des éléments de l'ANP en dehors de leurs communes d'origine, alors que les partis exigent de les faire voter par procuration dans leurs localités de résidence, la révision du fichier électoral dont les commissions locales et nationale ne sont pas encore installées, restent en suspens, indique un membre de la Cnsel. Cela d'une part, de l'autre, le manque flagrant de moyen, touchant au moins une quarantaine de petits et micro-partis en lice est une autre aberration de moindre mesure caractérisant ce scrutin. C'est devenu une pratique courante que de vendre ou monnayer la position sur la liste ou son parrainage. La preuve en est que la majorité des 52 partis ont quémandé à travers la Cnsel une aide financière de l'Etat pour affronter ces élections. Pourtant, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a répondu récemment à cette préoccupation majeure de plusieurs partis politiques, à savoir le vote des militaires. Toutes les mesures ont été prises, a-t-il dit. Le Premier ministre s'est engagé également à garantir la transparence des prochaines élections locales. Dans la foulée de son intervention, il précise qu'il n'y aura plus de nouvelle affaire «d'inscription des militaires sur le fichier électoral». «Les militaires doivent voter dans leur lieu de résidence ou par procuration», précise-t-il, en excluant une nouvelle révision du Code communal et de la loi électorale. On ignore si ces préoccupations seront prises en charge avant le 29 novembre d'autant plus que la rencontre ayant regroupé les représentants de la Cnsel et le ministre de l'Intérieur avant l'Aïd reste ouverte, selon le chargé de la communication de cette commission, M.Benattalah. Par ailleurs, plusieurs formations politiques sont en train de peaufiner leurs préparatifs en prévision de la campagne électorale pour le renouvellement des Assemblées communales et de wilaya qui débutera le 4 novembre prochain. Cette échéance devrait être mise à profit pour promouvoir le développement local et répondre aux préoccupation des citoyens. Mais force est de constater que les partis politiques ont eu toutes les peines du monde à constituer leurs listes de candidatures pour les élections locales. Aucun engouement de candidats n'a été constaté pour ces élections, s'accorde à dire la majorité des partis politiques en lice. Cet état des lieux est la conséquence directe ou la réplique au cataclysme du 10 mai, tentent de justifier certaines formations politiques. Les prérogatives des élus locaux, notamment les maires, se sont vues rétrécir en faveur de l'administration, selon de nombreux observateurs. Ni la politique des quotas ni la gestion administrative de l'activité politique n'ont pu venir à bout de l'abstentionnisme et cet espèce de contraction devant la chose politique. Le projet de loi de finances 2013 a consacré la centralisation tous azimuts, déplorent plusieurs membres de l'APN. Il est tout de même inadmissible que le budget destiné aux opérations «divers» soit sept fois plus important que celui affecté aux Plans communaux de développement (PCD). Le premier, qualifié de budget secret de l'Etat, est de l'ordre de 300 milliards de dinars alors que le second n'est que de 40 milliards de dinars, une enveloppe dérisoire qui sera dispatchée sur l'ensemble des 1541 communes. Les maires dont les mairies sont confrontées quotidiennement aux revendications et attentes des citoyens sont souvent dépassés. Devant les diverses doléances socioéconomiques (emploi, logement, santé...) exprimée par les habitants, particulièrement à l'intérieur du pays, les P/APC se déclarent constamment impuissants. Plus de 4000 mouvements de protestations et émeutes ont été enregistrés entre 2011 et 2012, selon le bilan de la Dgsn.