Une position radicale qui veut dire, ni plus ni moins, le retrait et le désengagement de la Commission du prochain scrutin. La Commission nationale de surveillance des élections législatives semble être égarée devant les réponses qui n'arrivent jamais du ministère de l'Intérieur, suite problèmes qu'elle expose. Cette commission regroupe les 44 partis politiques lancés dans la compétition électorale du 10 mai prochain. «Nous allons saisir le président de la République, le premier magistrat du pays», menace Mohamed Seddiki qui a animé, hier, à Alger, sa première conférence de presse depuis l'installation de la Cnsel. «Si les revendications de la Cnsel ne sont pas satisfaites, nous prendrons les mesures nécessaires face au silence du ministère de l'Intérieur», insiste le président de cette Commission politique qui veut semble-t-il éviter une position radicale qui veut dire, ni plus ni moins, le retrait et le désengagement de la Commission du prochain scrutin. Dans sa plaidoirie pour légitimer les revendications de la commission qu'il préside, Seddiki énumère les obstacles signalés soumis au ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales. Il citera, à ce propos, la question de «l'unicité du bulletin de vote, la révision hors délai du fichier électoral, notamment en inscrivant les militaires dans les circonscriptions de Tindouf et Illizi». Dans le chapitre des revendications des partis figurent également, la mise sur pied des sous-commissions au niveau local, des wilayas et communes du territoire national en particulier. «Cette question doit être réglée en urgence», d'après l'orateur, estimant que le jour J approche à grands pas. La campagne électorale débute le 15 avril, en effet. «Un délai insuffisant», juge le militant de AHD 54 «Le temps qui nous sépare du 10 mai est d'autant plus réduit qu'on ne pourra pas régler immédiatement le point lié au tirage au sort concernant les horaires de passage des partis dans les médias publics, notamment la télévision et la radio. La question du numéro qui sera attribué à chaque parti sur le bulletin électoral demeure pendant», observe celui qui a eu la chance d'être nommé président de la Cnsel suite à un tirage au sort. Additivement aux points techniques répertoriés par le conférencier, le représentant du Parti de la liberté et la justice, qui siège dans la même commission, a disserté sur les listes des partis rejetées au niveau de certaines wilayas. Selon Lerari: «Le wali de Annaba a rejeté la liste du FJD de Djaballah. A Biskra, la liste du FLN n'a pas été enregistrée. A Tissemsilt, le Mouvement nationaliste libre s'est vu refuser sa liste. La décision de refus a visé également la liste des indépendants à Béjaïa.» «Les cas cités représentent un petit échantillon», fulmine le spécialiste en droit qui précise: «Certains cas ont été réglés par, décision de justice, les tribunaux administratifs territorialement compétents.» En dépit de ces décisions de justice, «les représentants de l'administration au niveau de certaines wilayas ne veulent pas appliquer les instructions de la justice», observe l'orateur qui met en garde les agents de l'administration de se voir poursuivis en justice. «Cette affaire relève du Code pénal», prévoit- il. Par ailleurs, Un point a été soulevé durant la conférence de presse sur la non- présence de FFS dans la Cnsel, alors que le représentant du parti d'Aït Ahmed était présent dans la salle. Il s'agit de l'ex-député de Béjaïa. Lekhelef Bouiche a été tranchant: «Le FFS est dans la commission. II partage les soucis de la Commission nationale de surveillance des élections.» Pour rappel, le plus vieux parti de l'opposition s'est exprimé sur le rendez-vous électoral de ce printemps. D'après ce parti, «cette élection est préparée dans des officines.» Cette élection aura toutefois lieu. La Cnsel veut l'intervention du chef de l'Etat pour rassurer les partis en lice, afin d'éviter le remake du phénomène de l'abstentionnisme. Un phénomène qui risque de laisser une tache translucide sur le rendez-vous du 10 mai 2012.