L'une de ses oeuvres exposées, «Premiers cris, premières rafales» Souhila Belbahar demeure, malgré sa discrétion, une artiste plasticienne flamboyante... L'artiste-peintre algérienne Souhila Belbahar est de retour à l'Institut culturel français d'Alger pour exposer ses oeuvres depuis le 8 novembre jusqu'au 17 novembre avec une collection titrée «Instant présent». Elle est connue pour avoir marqué les galeries d'arts plastiques de sa trace indélébile, et appartenu au paysage artistique algérien depuis les années 70. L'artiste est connue également pour ses créations lumineuses, sous l'impulsion d'une inspiration très féconde. Que ces dernières soient issues du sable dense ou des végétations enchanteresses, d'un au-delà mirifique ou de la clarté rupestre, des fleurs secrètes ou des femmes délivrées, de l'abstrait au figuratif, Souhila Belbahar s'est révélée, malgré sa discrétion, une artiste plasticienne flamboyante. Avec «Instant présent», l'artiste nous fait partager un parcours étincelant de quarante années de labeur et de sensibilité ondoyante. Un retour sur le côté ombragé et ésotérique de l'artiste à travers l'écriture et l'engagement silencieux de ses oeuvres abstraites. L'exposition a, donc, regroupé les tableaux avec les ensembles «Le vent du Sud»,«Ecriture abstraite», «L'Afrique qui juge les juges», «Couple rupestre», Variant les techniques de peinture mixtes à base de sable, acrylique, aquarelle, gouache, peinture à l'huile, verre pilé sur carton et divers techniques mixtes) s'illustrant dans les styles abstrait, figuratif et semi-figuratif. Des mosaïques rupestres aux courbes sensuelles de leurs personnages, des couples de bergers-bergères, une étude rupestre réunie dans une oeuvre picturale totalement solaire. Des femmes secrètes et épanouies aux phosphorescences de l'encre de Chine. Des formes élancées chassant un troupeau d'autruches donnant le sentiment de revisiter de façon plus neuve, un art rupestre pourvu des consonances de la force féminine. On retiendra aussi, la beauté tranquille dans la série «Le vent du sud» qui vient subrepticement avec ses tracés fugaces, ses chuchotements et ses traits presque langoureux. Quant à ses oeuvres abstraites, le mystère des lettres sibyllines y demeure planté tout autant que la passion dont elles regorgent, proposant une forme d'écriture vivante, mouvante et vibrante. «La terre féconde», «Bouquet insolite», «Premiers cris et premières rafales» nous offrent et nous confirment pour chacune de ces oeuvres, une vision singulière des positions de l'artiste face à son espace, à la nature et aux énergies qui acheminent et guident son élan créateur. Née en 1934 à Blida, au sein d'une famille d'artisans-brodeurs, elle est révélée grâce au soutien d'un parent, l'écrivain Tewfiq El Madani qui aidera Souhila Belbahar à donner libre cours au raffinement de son art. La galerie Mouloud-Feraoun à Alger a abrité sa première exposition en 1972. L'artiste verra ses oeuvres exposées dans de nombreuses galeries, notamment, l'Institut français d'Alger qui l'accueille en compagnie de Baya et le Musée national des beaux-arts d'Alger qui lui consacrera une exposition individuelle.