Le Palais de la culture Moufdi Zakaria accueille, depuis jeudi dernier, le quatrième salon d'automne qui regroupe pas moins d'une soixantaine de plasticiens et photographes algériens, venus de vingt-cinq wilayas du pays. Clichés, toiles ainsi que des œuvres de toutes tailles et de toute nature, témoignent d'une foisonnante création plastique et différents styles et tendances artistiques, et vont de l'art abstrait, le figuratif, la calligraphie jusqu'aux miniatures. Ce rendez-vous plastique qui se poursuivra jusqu'au 31 janvier, regroupe également des plasticiens qui travaillent selon des techniques aussi diverses que la peinture à l'huile sur toile, pastel, aquarelle, peinture acrylique et peinture sur verre. Méhadjia Bouchentouf, la première responsable du Palais de la culture a rappelé pour l'occasion que depuis le lancement en 2008, de ce salon, "ça a permis à près de 250 artistes de toutes disciplines d'exposer leurs œuvres." Elle expliquait par ailleurs que l'objectif de cette rencontre culturelle annuelle était de soutenir et d'encourager la création artistique chez les jeunes talents, surtout. L'artiste-peintre Souhila Belbahar, plus de 70 berges et marraine du salon, a participé avec deux toiles intitulées "Chant de rossignol" et "Collier de jasmin". Estimant que l'art est "une force et un équilibre tellement utiles à l'être humain", l'artiste, présente à la cérémonie d'ouverture, a présenté le salon d'automne comme "une occasion de découvrir la peinture algérienne exprimée par des peintres jeunes ou confirmés, issus d'institutions d'art ou autodidactes". Parmi les participants au salon, Leïla Mimouni, une plasticienne septuagénaire, venue de Laghouat et spécialisée dans la peinture sur verre, est un exemple vivant de la détermination et de la passion artistique à la fois. Après une rupture avec le monde artistique de près de quatre décennies, Leïla Mimouni, encouragée par ses enfants, a décidé de renouer avec la peinture depuis peu. Cette artiste, dont la première oeuvre remonte à 1957, participe avec deux tableaux. L'un, reproduction d'une vieille photographie montrant "Dar El Askri", un ancien dépôt d'armes détruit en 1948, et l'autre illustre un fidèle en train d'accomplir sa prière dans une mosquée. Le jeune artiste Lyès Belhocine d'Alger propose, quant à lui, de l'art interactif à travers un mur de couleur blanche sur lequel apparaissent des formes de couleurs variées au passage de visiteurs des lieux. Dans cette oeuvre, intitulée "Couleurs photo", plusieurs techniques s'y mêlent, photo, vidéo, son, etc... formant "une expression artistique, à l'intersection de l'art et de la technologie qui intégrent créativité, programmation et multimédia", a-t-il expliqué. "Le visiteur devient inter- acteur avec l'oeuvre et lui donne vie par ses actions" a ajouté Lyès Belhocine, spécialisé dans les Beaux arts, appliqués au numérique. Vu dans son ensemble, le 4ème salon d'automne peut être considéré comme un carrefour des plasticiens algériens dans lequel toutes les expressions picturales se croisent pour dégager un paysage éclectique. L'an dernier et à la même période, la galerie Dar El Kenz de Chéraga accueillait le dixième salon d'automne du petit format avec la participation d'une trentaine d'artistes peintres. Ces rendez- vous plastiques ressemblent un peu aux rentrées littéraires, sauf qu'ici; ce ne sont pas les livres qui foisonnent mais les tableaux en petit format. Devenue une tradition bien ancrée dans cette mignonne galerie, ce "salon regroupe des tableaux de petit format afin de faire participer le maximum d'artistes et de permettre aussi au public d'acquérir des oeuvres à un prix abordable", avaient indiqué les organisateurs de cette manifestation artistique qui avait duré 30 jours. L'expo comprenait une centaine d'oeuvres de plusieurs genres (peinture, miniature, calligraphie) réalisées selon différentes techniques (peinture à l'huile, acrylique, aquarelle, techniques mixtes...) et divers styles avec prédominance de figuratif et de semi-figuratif. Souhila Belbahar avait présenté des peintures à l'huile sous le titre "Roses de Blida", Mustapha Khelifi un tableau de style figuratif en clair-obscur évoquant le marché d'El Affroun, tandis que Hafid Youcef a mis en relief la beauté de l'architecture du Sud du pays dans une palette de tons contemporains (mauves et roses). Les salons d'automne ne sont pas nombreux, mais se ressemblent.