Les candidats pratiquent l'amalgame en s'accusant mutuellement et en transformant les rassemblements en procès d'intention. Les candidats pratiquent l'amalgame en s'accusant mutuellement et en transformant les rassemblements en procès d'intention. La campagne pour les locales du 29 novembre aborde sa dernière ligne droite. Caractérisée par une ambiance morose et l'incapacité, à quelques exceptions près, de mobiliser les foules, la course a été aussi sérieusement perturbée par le mauvais temps à Bouira depuis une semaine. Même la venue de Belkhadem, Ouyahia, Touati, Laskri, Benabdeslam, Merbah... n'a pas pu attirer les électeurs. Le FLN a fait appel à son chef pour sensibiliser les citoyens. Le parti a exploité toute la richesse historique du pays et ses symboles à son profit pour rééditer le raz-de-marée des législatives. Son plan peut être faussé par le fait que pour les locales, les citoyens penchent pour les personnes en lieu et place des partis et des programmes. C'est cette optique qui a amené plusieurs formations à présenter des candidats apolitiques et qui se lancent dans la bataille pour la première fois. L'exemple le plus édifiant reste la liste pour l'APC de Haïzer. Le FFS a misé sur cette localité avec une liste où une femme se caractérise par son engagement, il s'agit de Ouchène Linda, cadre de la DJS de Bouira. Pour rappel, l'APC de Haïzer a passé cinq années d'un blocage total suite à un conflit entre le maire et ses adjoints. Les postulants ne sont pas nombreux à animer des meetings sur la place publique. Mais lorsqu'ils le font, ils ne lésinent pas sur les mots pour motiver le public. Comme lors des législatives, cette campagne n'a pas trop convaincu. Les indices qui le montrent sont multiples. La tendance des citoyens à déchirer les affiches, à les griffonner est une forme de rejet de listes composées en majorité de candidats sans niveau, même si beaucoup «falsifient» leur fonction au bas du nom. Certains tenteront même de pratiquer l'amalgame en s'accusant mutuellement et en transformant les rassemblements en procès d'intention, en promesses populistes et où le contenu laisse à désirer. Parce que la salle Ali- Zammoum est trop grande, plusieurs listes recourront à des espaces plus exigus, plus faciles à remplir. Des partis n'ont aucune base locale d'où le recours aux sorties de proximité comme alternative à l'incapacité de mobiliser. Certains trouveront la parade en annulant, pour des raisons de météo, leur rendez-vous. Les allocutions dans la majorité des meetings se focalisaient sur les thèmes en vogue. Tous veulent un état de droit, la résorption du chômage, une Algérie forte, un avenir meilleur aux jeunes, l'émancipation de la femme. Même les formations islamistes adapteront leurs discours en promettant plus de liberté à la femme. Le point positif reste le fait que les candidats fortunés ont compris que le peuple n'est pas dupe et que le pouvoir de l'argent ne peut pas dominer partout La commission juridique de surveillance a traité dans les délais les plaintes et saisines émises qui ont trait surtout au non-respect des sites d'affichage. Elle a rétabli les plaignants dans leurs droits et rappelé à l'ordre les fautifs. A cette élection, il y a 226 listes de candidatures aux APC. Deux ont fait l'objet d'un rejet. Il s'agit des listes FLN à Hadjra Zerga, daïra de Sour El Ghozlane et M'chedallah. Pour les postulants à un siège au niveau de l'APW, la liste du Parti Ahd 54 a été rejetée. La course à l'Assemblée populaire de wilaya, 42 sièges et les Assemblées communales, 45 communes au total, verra la participation de 31 partis et trois indépendants. Pour la présence au niveau wilaya, le FLN mène le bal avec 45 listes communales, suivi du RND avec 43, le FFS occupe la troisième place avec 24 listes juste devant le MPA, 18, et le RCD avec 13 communes. HMS est présent dans 12 communes. Le PT, lui, se présentera dans huit circonscriptions. La révision exceptionnelle des listes électorales a permis l'inscription de 11.383 nouveaux électeurs et la radiation de 5138, faisant passer le corps électoral à 489.142 électeurs. Pour les besoins du scrutin, l'administration a réquisitionné 1130 encadreurs pour les centres de vote et 12.712 agents pour les 908 bureaux.