Le logement et l'emploi sont les principaux thèmes développés durant la campagne électorale, mais rares sont les partis ayant présenté un réel programme et un bilan à la fin de leur mandat. Après trois semaines de débats durant lesquels les candidats ont fait étalage de tout leur «talent» et de toute leur «culture» pour essayer de convaincre les citoyens encore hésitants à se joindre à leur parti et voter pour lui, la campagne électorale s'achève presque comme elle avait commencé. Fades, monotones et manquant surtout d'originalité, les derniers meetings animés par les chefs de parti ont eu l'effet d'une véritable douche écossaise car, au lieu de capter leur intérêt, ces meetings ont, au contraire, refroidi les participants les laissant presque sur leur faim. A chacun sa méthode, à chacun son discours. Si Les ténors, c'est-à-dire les présidents des grandes formations politiques ont réussi plus ou moins leur campagne, en venant avec un programme et en optant pour un discours terre à terre, qui prône l'unité et la stabilité des institutions, tous les autres ont souvent manqué d'imagination ou d'audace, n'abordant essentiellement que les questions du logement et du chômage pour appâter les électeurs. Pour le plus vieux parti du pays, qui espère faire aussi bien que lors des élections législatives du 10 mai dernier, la décentralisation constitue un réel enjeu et est considérée comme la plus grande des réformes politiques. Selon son secrétaire général, Abdelaziz Belkhadem, «le principe de la décentralisation a été énoncé dès la première Constitution et a commencé avec les élections communales de 1967». Le leader du RND, Ahmed Ouyahia a, durant sa campagne, choisi comme thème les réformes et la stabilité des institutions pour enraciner et promouvoir la démocratie. Convaincu que ces élections locales constituent un tournant dans la vie politique du pays, il appelle les citoyens à se mobiliser et à oeuvrer avec les élus locaux afin de faire des collectivités locales une source de développement. Très actif, lui aussi, le premier secrétaire national du FFS, Ali Laskri, a, tout au long de sa tournée marathon à travers les 48 wilayas du pays, insisté sur l'intégrité et la crédibilité des candidats présentés par la formation qu'il dirige. Selon lui, ce sont des vertus cardinales que s'est imposées le parti dans sa quête à la recherche d'électeurs et d'électrices épousant ses thèses. Le parti de Bouguerra Soltani plaide pour «un changement radical au niveau des mentalités pour dépasser les discours sans suites et d'opérer un changement dans la situation actuelle du pays pour servir la société», afin de convaincre les électeurs. Les formations nouvellement créées se sont, elles, également, beaucoup investies lors de cette campagne, à l'image du MPA de Amara Benyounès qui a appelé à «la constitution d'un pôle démocratique après les élections pour servir le pays». Pour draguer les électeurs, le Pnud a mis l'accent, lui, sur la relance de l'économie. «Le Pnud vise la dynamisation du rôle des assemblées élues avec l'appui de conseils consultatifs au niveau des communes, susceptibles de soutenir le travail des élus en leur prodiguant conseils et orientations dans la gestion et l'utilisation des deniers publics.» Pour l'ANR, «tout dépend des candidats et des électeurs qui doivent, selon lui, faire le bon choix parmi les candidats en lice pour contribuer à la réhabilitation des collectivités locales».