« La bonne gouvernance », « La réforme de la fiscalité locale » et « L'élargissement des pouvoirs des élus locaux ». Ces trois thèmes constituent l'ossature des programmes électoraux de la majorité des partis engagés dans la course électorale pour le renouvellement des Assemblées communales et de wilaya. Les leaders des différentes formations politiques plaident, en effet, dans leurs meetings et rencontres de proximité, organisés durant les dix premiers jours de campagne, pour la réalisation de ces objectifs, considérés comme des conditions sine qua non pour « la bonne gestion des collectivités locales ». Le FLN, le MSP, le RND, le FFS, le PT et le RCD ont tous charpenté leurs programmes soumis à l'approbation populaire sur ce triptyque. Mais quelles sont leurs conceptions de ces réformes ? Que proposent-ils de plus aux citoyens auxquels ils offrent les services de leurs candidats respectifs ? Mis à part le PT qui ne voit pas en la réforme de la fiscalité locale une priorité, tous les partis insistent sur cette question. Pour le PT, dont le programme est inscrit sous le mot d'ordre « La souveraineté garante du développement durable », l'important est « l'encouragement de l'investissement public et l'augmentation du budget de l'Etat alloué à cet effet ». Selon Ramdhane Taâzibt, député du PT à l'APN, son parti considère que « la bonne gestion des affaires locales » passe, en plus de l'investissement public, par le renforcement des prérogatives des élus et « la rupture avec l'ancienne politique ». « Nous avons un même programme à l'échelle nationale. Il est axé essentiellement sur l'accès au service public et à l'emploi à travers la réouverture des entreprises », souligne-t-il. Pour sa part, le RND propose aux électeurs ses « dix changements pour raviver l'espoir et pour bâtir une Algérie meilleure ». En sus des engagements ayant un rapport direct avec les doléances du citoyen, le parti d'Ahmed Ouyahia s'engage, pour le prochain quinquennat, à réaliser un certain nombre de réformes permettant d'assurer une meilleure gestion des collectivités. Ce parti semble déterminé « à faire adopter une loi réhabilitant la finance locale comme mesure accompagnatrice de la réforme des codes de la commune et de la wilaya ». Le RND note également dans son programme la nécessité de responsabiliser les assemblées locales dans la promotion de l'investissement et la promotion de la synergie régionale de développement. « Troisième mandat pour Bouteflika : l'obsession du FLN » Contrairement à d'autres partis, il n'y a qu'une seule priorité dans le programme du FLN : la révision constitutionnelle pour permettre au président Bouteflika de briguer un troisième mandat. « Ce n'est pas une campagne électorale pour la présidentielle de 2009 », se défend Saïd Bouhedja, chargé de communication de l'ex-parti unique. Selon lui, « un troisième mandat pour le chef de l'Etat est plus que nécessaire pour perpétuer la dynamique économique et sociale du pays et parachever les chantiers lancés ». « Nous défendons également ce principe, parce que notre programme est inspiré à 95% de celui du président Bouteflika », lance-t-il. Pour la gestion des affaires locales, le FLN, indique-t-il, « a élaboré des programmes selon les spécificités de chaque localité ». La bonne gouvernance, selon le MSP, passera par le parachèvement de la construction d'un Etat moderne « à travers la poursuite des réformes des institutions, la séparation des pouvoirs, la neutralité de l'administration et l'instauration de la paix sociale et la stabilité politique ». « Les collectivités locales jouent un rôle angulaire dans la réalisation de cet objectif », note le parti dans son programme. « La transparence, la bonne gouvernance et la responsabilité » que conçoit, de son côté, le FFS sont réalisables par « l'autonomie locale, la démocratie locale, le développement local et la coopération locale ». Ces principes, estime le FFS dans son programme publié sur son site internet, devront être consacrés à travers la décentralisation des responsabilités et des moyens au profit des collectivités locales, la démocratie de proximité basée sur la participation effective du citoyen dans la gestion de ses affaires… « Le projet de société » du RCD est axé « sur la démocratie de proximité qui doit s'accomplir par une gestion transparente associant le citoyen aux affaires publiques ».