Cinq filières stratégiques ont été identifiées L'Algérie, dont l'économie est totalement rentière, aura tout à gagner dans ce partenariat pour la transformation de sa richesse pétrolière. Après cinquante années de relations politiques en dents de scie, Alger et Paris tentent une autre médication. Cette fois-ci, le remède est concocté à base d'une potion économique. La nouvelle formule est toute simple. Elle consiste à aller vers des partenariats au sens propre du terme, un partage des valeurs ajoutées et sortir de cette logique d'investissements directs. Pour ce faire, les investissements. Ainsi, les groupes de travail qui se sont penchés sur cette question lors de la visite de Jean-Pierre Raffarin à Alger ont identifié cinq filières stratégiques. Selon Chérif Rahmani, ministre de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement, il s'agit des filières de l'automobile, la pétrochimie, la pharmacie, les matériaux de construction et l'agroalimentaire. La France vient-elle renflouer ses caisses en Algérie? Fausse interprétation, répondent des responsables français considérant que l'économie est une opération gagnant-gagnant entre partenaires. Mais cela n'exclut pas le fait que l'Hexagone, comme les autres pays d'Europe baigne dans une crise financière sans précédent. Ensuite, l'Algérie, dont l'économie est totalement rentière, aura tout à gagner dans ce partenariat pour la transformation de sa richesse pétrolière en s'ouvrant à l'expertise française. Les futurs projets seront cernés en amont jusqu'à l'exportation vers d'autres marchés. Prenons l'exemple de l'installation d'une usine de véhicules Renault dans l'Oranie. Le projet supposera la formation et la mise à niveau des 180 PME du secteur automobile qui végètent actuellement dans la zone industrielle de Rouiba. Un groupe composé de plusieurs membres de la filiale roumaine de Renault a, dans ce cadre, visité l'Algérie il y a quelques jours. L'équipe visait à identifier les PME capables de faire partie du futur projet Renault. Pour l'instant, on croit savoir qu'une vingtaine de PME a été sélectionnée en attendant que les autres soient mises à niveau. Une fois mises à niveau, ces PME seront à même non seulement de fournir leurs produits à l'usine Renault de l'Oranie mais à toutes les autres usines Renault de par le monde. C'est ainsi que l'Algérie sera dotée d'une industrie mécanique qui s'appuie sur un réseau de PME avec une expertise et une compétitivité internationales. Prenons un second exemple, celui de la filière ciment. Le cimentier français va apporter son expertise dans tous les domaines, y compris l'accompagnement de Gica dans l'exportation de son excédent de production dans les prochaines années. Dans ce cadre, cette usine atteindra son rythme de croisière par la production de 4 millions de tonnes de ciment par an. Cette production permettra à l'Algérie de dégager un excédent qui sera destiné à l'exportation. C'est dans cette perspective que l'Algérie demande au cimentier Lafarge de s'associer avec le Groupe industriel des ciments d'Algérie (Gica). La même démarche est adoptée dans le secteur de l'industrie pharmaceutique. Un secteur qui a suscité aussi bien la satisfaction du ministre de la Santé, Abdelaziz Ziari, que de Jean-Pierre Raffarin. «Le projet du groupe pharmaceutique Sanofi en Algérie avance bien. Il n'y a pas à notre connaissance d'obstacles ou de difficultés particulières», a indiqué hier, M.Ziari, au terme de sa rencontre avec Jean-Pierre Raffarin, chargé du suivi des investissements français en Algérie. «Je pense qu'on ne peut être qu'optimiste» quant au développement de la coopération pharmaceutique entre l'Algérie et la France, a déclaré M.Raffarin citant, dans ce cadre, le cas du groupe pharmaceutique Sanofi «qui développe ses activités en Algérie de manière positive». Un projet de réalisation d'une usine de production de médicaments à Sidi Abdallah (Alger) est en cours d'étude. L'enveloppe allouée à ce projet est de 70 millions d'euros. Selon le ministre de la Santé, ce partenariat «permettrait de réaliser une production qui couvrirait de 65 à 70% de nos besoins en matière de vaccins».