Cette région a été marquée par une faible affluence des électeurs. Les seuls votants sont des personnes âgées ou des jeunes aux motivations qui posent des interrogations. Un vent glacial souffle des monts de Chréa. Sur les basses plaines, il fait un froid de canard en cette journée particulière du 29 novembre 2012. C'est le jour du vote pour renouveler les Assemblées communales. Tournée dans une zone considérée jadis comme le triangle de la mort: Ouled Moussa, Boudouaou, Khemis El Kechna sont les limites de la capitale. Il est 11h du matin, Ouled Moussa se réveille lentement. Les bureaux de vote sont ouverts depuis trois heures déjà et les électeurs ne se bousculent toujours pas. Principale raison? Les conditions climatiques des plus rudes qui ont touché cette région au pied de Chréa. Mais les conditions climatiques suffisent-elles pour expliquer le manque d'intérêt des électeurs? «Le vote est le dernier des soucis des habitants de la région qui après avoir souffert de la décennie noire, sont confrontés à celle de la pauvreté», nous confie El Hadj Omar qui dit voter plus par habitude que par conviction. Comme Hadj Omar, Seghir, retraité affirme n'avoir jamais manqué un rendez-vous électoral. «J'ai toujours voté pour Djeha «le FLN Ndlr)» appuie-t-il fièrement. Les citoyens rencontrés à l'école Tabouchent Amar de Ouled Moussa se recrutent donc surtout parmi les personnes âgées. Quelques jeunes ont également bravé le froid et les pluies de la matinée pour aller voter. «Je vote car l'un de mes proches s'est présenté à ces élections. Je veux donc le voir gagner dans l'espoir qu'il m'apporte quelque chose», affirme Islam. Ce qui en dit long sur les véritables motivations des quelques «électeurs». Une prédominance de jeunes électeurs est constatée à ce scrutin dans cette région, contrairement aux précédents où l'électorat adulte représentait le gros des votants. Mais les motivations de ces jeunes restent le principal point d'interrogation. Même constat à Boudouaou. Au centre Khaled Ben El Oualid, les électeurs étaient pratiquement portés disparus! Dans ce bureau de vote, c'est la présence de représentants de la commission de surveillance des élections, qui s'est faite le plus remarquer! Le dispositif électoral était là, mais pas les électeurs! A Khemis El Khechna, le scrutin a débuté dans des conditions climatiques défavorables, marquées par de fortes pluies. Mais cela n'a pas empêché les premiers électeurs à se rendre dans les bureaux de vote dès leur ouverture. Des femmes et des hommes, souvent en petit nombre, s'apprêtaient déjà à accomplir leur devoir et ce, pour consacrer le reste de la journée à leurs occupations quotidiennes. Une affluence timide a été enregistrée dans cette autre ville du triangle de la mort! Comme dans les autres villes visitées, ce sont surtout les personnes âgées, habituées à se lever tôt, à être les premières à ce rendez-vous électoral. Approchés dans certains centres de vote de cette commune, les citoyens ont fait part de leur «pessimisme» de voir ces élections donner lieu à l'émergence d'élus qui «vont prendre en charge leurs préoccupations». «On vote tout en espérant un changement, néanmoins on ne se fait pas trop d'illusion», avoue Khalti Fatma qui tient à accomplire son devoir électoral. Tout au long de la journée, le rythme d'affluence au niveau des bureaux de vote est resté «timide». Comme dans tout le pays, cette zone des plus sensibles est marquée par une rupture de confiance entre la population et ses dirigeants. Le triangle de la mort refuse de devenir celui des promesses...