A l'issue des élections de jeudi, les résultats ont remis toutes les formations politiques sur un pied d'égalité. Rares étaient les communes qui ont obtenu des majorités absolues. Le taux de participation, quant à lui, a été plus élevé que les locales de 2007. Il a été estimé à 40,56% pour les APC et à 36,5% pour l'APW. Ainsi, après deux décennies de tergiversations, les pendules ont été remises à l'heure par les électeurs ce week-end, dans la wilaya de Tizi Ouzou. Finalement, et contrairement à la croyance générale, il n'existe pas de partis plus implantés que d'autres. Les résultats du scrutin de ce jeudi l'ont clairement signifié à ces politiciens figés à l'âge de glace. La population donnait magistralement une première leçon élémentaire de pratique démocratique aux partis politiques toutes tendances confondues. Cette fois-ci, ces derniers devraient, en effet, discuter, négocier, pourparler en vue d'alliances pour des majorités. C'est la volonté exprimée par la voie des urnes. Le FFS qui sort victorieux des élections pour l'APW a obtenu 17 sièges est talonné de près par le RCD qui a obtenu 16 sièges. Le FLN, le RND obtiennent sept sièges chacun. Ce qui les place en véritables partenaires pour un parti qui aspire à une majorité. Les jours qui viennent seront, à ne pas en douter, marqués par d'intenses tractations en vue de former une majorité qui règnera sur l'Assemblée populaire de wilaya. Au niveau des communes, la situation n'est guère différente. La prétendue domination du RCD et du FFS est clairement ébranlée. Bien au contraire, c'est un retour du FLN et l'émergence du MPA qui ont remarqués. Les résultats des grandes communes corroborent bien l'évidence. A Tizi Ouzou, la victoire du RCD est à peine relative sinon insignifiante. En effet, sa liste obtient sept sièges alors que le FFS, le FLN et le RND talonnent avec six sièges chacun. Dans la deuxième commune en matière d'importance démographique et économique, Draâ Ben Khedda, c'est le FLN qui sort majoritaire suivi par le FFS et le RND. Le RCD n'est même pas de la course dans cette commune. A Azazga, autre importante commune, les deux partis sont laminés par une formation nouvelle, le MPA, d'Amara Benyounès qui obtient trois communes. A Irdjen, habituellement fief du RCD, c'est le FLN qui sort vainqueur. A Sidi Naâmane, habituellement générée par le FFS, c'est également le FLN qui revient alors qu'à Tademaït, fief traditionnel du FFS, le RCD a obtenu une majorité relative pour la première fois. Ainsi donc, il apparaît clair que la cartographie électorale de la wilaya de Tizi Ouzou a subi un véritable renouvellement. Les jours qui viennent verront des alliances se nouer pour gérer des communes pauvres et en grand besoin d'infrastructures, voire les conditions de vie les plus élémentaires. Cependant, le véritable examen pour les partis n'est rien d'autre que la capacité d'éviter les blocages. Les populations n'ont plus le courage d'attendre. Pour les formations politiques en course, c'est leur crédibilité qui est en jeu. Enfin, ces deux derniers jours qui ont suivi les élections révèlent déjà l'incapacité de certains partis à dépasser les complexes. Dans plusieurs communes, des élus appellent déjà à ne pas s'allier au RND et au FLN, mais il est évident que cette époque-là est révolue. Les résultats obtenus par ces partis les contraignent d'ailleurs à leur faire appel. Il paraît que les leçons ne sont pas retenues par certains.