La France, «préoccupée par la situation à Bamako», a condamné hier les «circonstances» de la démission de Cheick Modibo Diarra, forcé au départ sous la pression d'anciens officiers putschistes. De son côté, la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, a souhaité hier qu'un nouveau Premier ministre «consensuel» soit rapidement nommé au Mali et a appelé l'armée»»à cesser d'interférer dans la vie politique». Plus directe et plus ferme, Paris condamne la nouvelle évolution de la situation à Bamako. «Nous condamnons les circonstances dans lesquelles le Premier ministre Cheick Modibo Diarra a été contraint de démissionner (...) L'ancienne junte doit cesser ses interventions dans les affaires politiques du pays», a déclaré le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Philippe Lalliot. «Nous appelons chacun à la responsabilité dans l'intérêt du Mali. Un nouveau gouvernement représentatif et qui recueille le plus large soutien de la population malienne doit être rapidement formé par le président Traore», a-t-il poursuivi. «Alors que la communauté internationale, la Cédéao, l'Union Africaine, les Nations Unies, l'Union européenne sont mobilisées pour aider le Mali à recouvrer sa souveraineté sur l'ensemble de son territoire, chacun, au Mali, doit se montrer à la hauteur des défis auxquels le pays est confronté», a encore déclaré M.Lalliot. «Ces développements viennent souligner la nécessité du déploiement d'une force africaine de stabilisation», a-t-il ajouté. Le Mali a plongé dans une nouvelle crise après la démission forcée de M.Diarra sous la pression d'anciens officiers putschistes hostiles à toute intervention militaire étrangère pour chasser les islamistes armés qui occupent le nord du pays depuis huit mois. Réagissant de son côté à la nouvelle crise au Mali, la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, a souhaité hier qu'un nouveau Premier ministre «consensuel» soit rapidement nommé au Mali et a appelé l'armée «à cesser d'interférer dans la vie politique». Mme Ashton «prend note de la démission du Premier ministre du Mali et appelle le président par intérim à nommer rapidement, après consultation des forces politiques, un nouveau premier ministre consensuel ainsi qu'un gouvernement sans exclusive», ont indiqué ses services dans un communiqué. La Haute représentante de l'UE pour les Affaires étrangères «appelle les militaires à cesser d'interférer dans la vie politique et à appuyer le processus de transition vers le retour à l'ordre constitutionnel», ajoute le texte.