Il est temps de doter les hôpitaux d'équipements modernes le plus tôt possible pour rattraper ce retard. L'Algérie connaît un manque flagrant en matière de structures de prise en charge des personnes souffrant des maladies évolutives dont le nombre est estimé à près de 100.000 personnes atteintes de démence. «L'Algérie accuse un important déficit en matière de centres de prise en charge de cette pathologie dégénérative», déclare Pr. Mohamed Arezki, président de la Société algérienne de neurologie et neurophysiologie clinique (Sannc) et chef de service neurologie du CHU de Blida lors du premier jour du 7èm congrès maghrébin de neurologie qui se tient à Alger. Il a lancé un appel pour créer des centres spécialisés pour prendre en charge cette frange qui souffre d'une dégradation grave des capacités intellectuelles et sociales ce qui rend difficile leur vie quotidienne. «Les centres de soins pour les malades souffrant du déclin graduel des capacités mentales sont insuffisants. Il est plus que nécessaire de créer d'autres établissements hospitaliers pour couvrir toute la demande qui ne cesse d'augmenter», souligne-t-il. Parlant de la qualité de prise en charge dans nos hôpitaux, Pr. Rebiha Baba Ahmed, chef de service d'anatomie pathologique du CHU de Bab El Oued, a regretté dans son intervention le fait que l'Algérie accuse un retard flagrant en matière de diagnostic des tumeurs dont la plupart sont malignes. «Il est absolument nécessaire de doter nos hôpitaux des équipements modernes le plus tôt possible pour attraper ce retard», indique-t-elle. Aussi, Pr. Baba Ahmed a appelé à l'introduction de la biologie moléculaire dans les CHU, maintenant que l'université forme des centaines de diplômés chaque année dans cette filière. «Il est temps d'appliquer la biologie moléculaire chez nous», insiste-elle. Les services d'urgences neurologiques enregistrent une insuffisance importante dans nos hôpitaux. A titre d'exemple, les urgences neurologiques au CHU de Blida reçoivent en moyenne 6800 patients par an et 759 consultations pour des pathologies vasculaires, des céphalées, des crises d'épilepsie, des pertes de connaissances et d'autres. Les spécialistes ont ainsi appelé au renforcement des services des urgences neurologiques qui représentent une part importante de l'ensemble des urgences médicales. «Les urgences neurologiques constituent une activité conséquente dans les services d'accueil des centres hospitaliers, puisque les pathologies rencontrées sont très diverses et sont susceptibles d'entraîner une morbimortalité non négligeable si la prise en charge n'est pas optimale dès les premières heures», précisent-ils tout en informant que «les urgences de neurologie dans un hôpital permettent de mieux organiser et de prendre en charge les problèmes neurologiques urgents, elle est devenue de ce fait une nécessite dans un fonctionnement optimisé d'un centre hospitalier». Il est à noter que la sclérose en plaques, maladie neurologique qui détériore la motricité des personnes atteintes, a été également programmée par le congrès durant lequel le Pr David Brassat du CHU de Toulouse (France) est intervenu pour expliquer une nouvelle façon d'aborder cette pathologie. Pour sa part, Pr. David Brassat du CHU de Toulouse a présenté un nouveau mode de soin de la sclérose en plaques. Il s'agit d'une nouvelle molécule en l'occurrence l'interféron B1b qui est un médicament synthétisé en tenant compte du composé immunitaire biologique naturel. «Nous avons constaté que ce traitement permet la rémission de plusieurs malades atteints de sclérose en plaque», informe-il. Aujourd'hui, dernier jour du congrès est consacré à l'actualité neurologique à savoir la sclérose en plaques, la maladie de Parkinson, la génétique des épilepsies et les accidents vasculaires cérébraux.