Il est admis que 12% des maladies les plus fréquentes dans le monde touchent le système nerveux. Beaucoup d'entre elles demeurent, à ce jour, un mystère pour les chercheurs, qui s'attellent tant bien que mal à en découvrir les causes, comme pour la sclérose en plaques. L'Algérie n'est guère épargnée par ces pathologies neurologiques. Selon des statistiques fournies par la Société algérienne de neurologie et neurophysiologie clinique, le pays enregistre 100 000 cas d'Alzheimer, avec une prédominance du trouble chez les femmes, 300 000 cas d'épilepsie et 60 000 nouveaux cas d'accidents vasculaires cérébraux (AVC) annuellement. La maladie de Parkinson et les malformations vasculaires cérébrales sont également en progression dans la population. La Société algérienne de neurochirurgie attire, quant à elle, l'attention sur les traumatismes crâniens, les tumeurs cérébrales, mais surtout les malformations congénitales du système nerveux, dont le spina-bifida est la forme la plus répandue et malheureusement la plus sévère par les séquelles irréversibles qu'elle provoque. Jusqu'alors, les spécialistes des maladies ou des accidents affectant le système nerveux regrettent le manque de structures d'accueil et de matériel pour une prise en charge convenable des patients. À cause du déficit de lits dans les services de neurochirurgie, des malades, souffrant de tumeurs cérébrales, n'obtiennent de rendez-vous pour une intervention chirurgicale qu'au bout de plusieurs mois, alors que le cas relève, dans l'absolu, de l'urgence. Les examens demandés lors de la phase de l'exploration d'une pathologie neurologique sont, sauf exception, à la charge du malade, avec ce que cela sous-entend comme dépenses importantes. Pour une simple indication, l'IRM cérébrale-médullaire (avec ou sans injection) est effectuée, dans les centres d'imagerie privés, entre 15 000 et 27 000 dinars. Les équipements des hôpitaux, surexploités, tombent souvent en panne. Ce n'est généralement point un manque de volonté des équipes médicales et paramédicales qui induisent une prise en charge défaillante des malades, mais bel et bien un déficit d'organisation et de moyens. À ce titre, l'ambition des neurologues et neurochirurgiens, exerçant au Centre hospitalo-universitaire de Blida, de créer un pôle dédié aux neurosciences dans l'enceinte hospitalière de la ville des Roses, qui se matérialisera par la mise en place d'un plateau technique performant et d'une équipe médicale spécialisée et pluridisciplinaire, ne pourra améliorer la qualité des soins et d'exploration des pathologies du système nerveux.