Ce petit village des faubourgs de Draâ Ben-Khedda est encore sous le choc. Une bagarre s'étant terminée par un meurtre, a fait place à un acte de vandalisme sans précédent. Deux constructions appartenant aux frères du meurtrier ont été réduites en cendres. A Aïn Faci, petit village des faubourgs de Draâ Ben-Khedda, à quelques dix kilomètres à l'ouest de Tizi Ouzou, rien ne va plus. Le deuil ajouté à la colère ont donné lieu à une terrible vendetta. Une vendetta incompréhensible de nos jours, mais qui, hélas, a jeté 24 personnes à la rue. Tout a commencé par une malheureuse bagarre mettant aux prises deux citoyens du village. A la suite de cette altercation, on a recensé une victime tuée à coups de couteau et laissant sept orphelins dont le plus âgé n'a que 13 ans. Ainsi, le meurtre commis mercredi 17 octobre vers de 18 h à la suite d'une bagarre, s'est vite transformé en vendetta. Selon le porte-parole de la famille Mellah, Brahim, le frère de l'assassin présumé: «Un crime a été commis, mon frère s'est constitué tout de suite prisonnier, il fallait laisser la justice suivre son cours». Toujours selon la famille Mellah, proche du chahid le colonel Ali Mellah: «Le jour-même, mercredi 17 octobre, la famille de la victime a commencé par s'attaquer aux femmes et aux enfants, en l'absence des hommes de la maisonnée». Le surlendemain, vendredi, soit deux jours après le crime, Brahim précise que «des gens armés de haches et de couteaux, ont mis le feu à nos constructions et à tous les biens qui s'y trouvaient : bijoux, argent, habillement». Selon lui, «ces actes de vandalisme et de barbarie se sont déroulés après concertations entre certaines personnes du village». Il ajoute que «des sages du village ont essayé d'intervenir, mais elles ont été prises à partie et menacées». Mellah Brahim affirme: «L'on prétend que c'est tout le village qui a décidé de ces actes ignobles. Je déclare que cela est faux! Il ne s'agit en fait que de quelques-uns. Je préfère laisser la justice faire la lumière sur cela. En revanche, au nom de ma famille, je vais me rendre ce soir même au village et présenter mes condoléances à la famille de la victime. Je vais voir aussi les villageois et essayer de faire tomber quelque peu la tension.» Dans une première déclaration remise à la presse par la famille Mellah, il est écrit que le président de l'APC de Draâ Ben-Khedda s'est rendu sur les lieux et a demandé aux gens de cesser leur acharnement contre des innocents. Toujours selon cette déclaration, les gens présents, lors de cette réunion, ont fait savoir au maire que «la famille Mellah est étrangère au village et à la commune et doit donc quitter les lieux!». Contactés, des parents de la victime déclarent que «le jeune assassiné est fils de chahid et père de sept fillettes. Il a été assassiné carrément dans son local, ce qui est arrivé est une véritable catastrophe. Pour les autres, c'est, en fait, tout le village qui ne les veut plus et c'est le village qui a commis ces incendies. Il est aussi utile de préciser que l'un de nous a essayé de calmer les esprits». D'autres personnes apparemment rangées du côté de la famille de la victime, dont elles appuient les dires. Un fait est certain, il y a eu crime et pour cela, la justice est en mesure de châtier le coupable. Mais la famille du coupable doit-elle payer? Y a-t-il faute collective? Qu'ont fait les autres membres de la famille?