L'Iran a rejeté hier les accusations lancées la veille par les dirigeants du Conseil de coopération du Golfe (CCG), qui avaient sommé Téhéran de «cesser immédiatement et définitivement» ses ingérences dans leurs affaires internes. «En rejetant la responsabilité de leurs problèmes internes sur d'autres Etats de la région, ils oublient les réalités du terrain», a commenté le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Ramin Mehmanparast, cité par l'agence Irna. «Attribuer ces problèmes à l'extérieur ou utiliser des méthodes oppressives ne sont pas une bonne manière de répondre aux demandes du peuple», a-t-il ajouté. Au terme de leur sommet annuel à Manama, les monarchies du CCG (Arabie saoudite, Bahreïn, Emirats arabes unis, Oman, Koweït et Qatar) ont notamment apporté mardi leur soutien au régime de Bahreïn, confronté depuis début 2011 à une contestation de chiites, majoritaires dans ce pays. Selon la Fédération internationale des droits de l'Homme (Fidh), au moins 80 personnes ont été tuées depuis le début du mouvement. L'Iran est accusé de favoriser en sous-main cette contestation, tout comme celle de la minorité chiite dans l'Est de l'Arabie saoudite. Ce qu'il a rejeté. Le CCG a aussi dénoncé la poursuite de l' «occupation iranienne de trois îles des Emirats» dans le Golfe, Abou Moussa et les îlots de la grande et petite Tomb, et déploré le refus de Téhéran de toute négociation ou arbitrage international sur ce différend. Mais M.Mehmanparast a réaffirmé la souveraineté de Téhéran sur ces trois îles, qui sont «une partie inséparable du territoire iranien». Concernant les inquiétudes du CCG sur un éventuel accident nucléaire à la centrale de Bouchehr, installé en bordure du Golfe, le porte-parole a assuré que l'unique centrale iranienne bénéficiait «des normes internationales les plus strictes».