Le roi Hamad ben Issa Al Khalifa a annoncé hier que Bahreïn avait «mis en échec un complot étranger» visant son pays et les autres monarchies du Golfe, dans une allusion possible à l´Iran. «Le royaume de Bahreïn a mis en échec un complot étranger qui était fomenté depuis au moins vingt ou trente ans (...) contre les pays du Conseil de Coopération du Golfe (CCG)», a déclaré le roi, dans des propos rapportés par l´agence officielle BNA. «S´il avait réussi, ce complot se serait étendu à l´ensemble des pays du CCG (Arabie saoudite, Bahreïn, Emirats arabes unis, Qatar, Oman et Koweït)», a encore ajouté le souverain. Le roi Hamad a tenu ses propos lors d´une rencontre dimanche soir avec le commandant et les officiers du «Bouclier de la Péninsule», la force commune du CCG qui s´est déployée la semaine dernière à Bahreïn pour aider la dynastie sunnite des Al-Khalifa à contenir la contestation chiite. Le souverain n´a pas précisé qui était derrière ce complot, mais la déclaration du roi intervient alors que les relations sont tendues entre Bahreïn et l´Iran. Téhéran a demandé dimanche à un diplomate bahreïni de quitter l´Iran en représailles à l´expulsion d´un diplomate iranien de Manama. «Après les actions illogiques et incompréhensibles du gouvernement bahreïni (...) en particulier le renvoi d´un de nos diplomates, par mesure de réciprocité l´attaché de l´ambassade de Bahreïn a été convoqué et il lui a été demandé qu´un des diplomates de l´ambassade quitte l´Iran», a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Ramin Mehmanparast. Le quotidien bahreïni al-Watan a rapporté hier que les autorités avaient accordé 72 heures à un diplomate iranien pour quitter le pays, l´accusant de «violations» dont l´acheminement d´armes à Bahreïn. L´Iran avait rappelé son ambassadeur à Manama mercredi pour protester contre la répression par le pouvoir sunnite bahreïni des manifestants en majorité chiites. Le chef de la diplomatie Ali Akbar Salehi a pour sa part demandé le départ des forces étrangères de Bahreïn, dans une référence aux forces du Golfe. Le roi a affirmé que les forces du Bouclier de la Péninsule dans son pays «n´ont pas pour mission de préserver la sécurité intérieure, mais de défendre les pays du CCG». L´Arabie saoudite, les Emirats et le Qatar ont dépêché la semaine dernière des troupes à Bahreïn en répondant selon Riyadh à «une demande de soutien» des autorités du royaume. Les relations entre Bahreïn et l´Iran ont souvent été tendues au cours des trente dernières années. Dès son instauration en 1979, le régime islamique iranien avait appelé les chiites à manifester contre l´émir sunnite de Bahreïn, et tenté de raviver les revendications iraniennes de souveraineté sur l´archipel, auxquelles le Chah avait renoncé en 1970.