Les inspecteurs de l'AIEA retournent demain à Téhéran pour convaincre l'Iran de signer un accord visant à faire toute la lumière sur son programme nucléaire, une rencontre suivie de près avant la reprise prochaine de négociations avec les grandes puissances. Le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique, gendarme de la non-prolifération nucléaire, a toutefois douché les espoirs d'une percée: «Je ne suis pas forcément optimiste, les perspectives ne sont pas nécessairement brillantes» sur la possibilité de sceller un accord, a confié le Japonais Yukiya Amano lors d'une conférence de presse à Tokyo vendredi. Le chef des inspecteurs de l'agence internationale de l'Energie atomique (Aiea), le Belge Herman Nackaerts, était pourtant revenu de mission à Téhéran à la mi-décembre en proclamant «sa confiance» de signer dès le 16 janvier un accord de vérification - ou «approche structurée» dans le jargon de l'Aiea - de tous les points en suspens soulevés par l'agence dans son rapport de novembre 2011, y compris une visite à la base militaire de Parchin. L'Aiea soupçonne l'Iran d'avoir procédé sur ce site à des tests d'explosions applicables au nucléaire. Plus globalement, elle soupçonne le pays d'avoir travaillé à la mise au point de l'arme nucléaire avant 2003 et peut-être ensuite, ce que Téhéran nie. De récentes déclarations du chef du programme nucléaire iranien, Fereydoun Abbassi Davani, semblant exclure une visite à Parchin dès janvier, ont refroidi l'atmosphère. «Il semble peu probable qu'un accord sera trouvé», souligne un diplomate occidental sous couvert d'anonymat. «Des désaccords importants demeurent», a-t-il indiqué. Ainsi l'Iran insiste pour avoir accès aux documents cités par l'Aiea dans son sévère rapport de novembre, requête refusée par l'agence. La République islamique lui reproche de fonder ses conclusions sur des preuves falsifiées provenant de services secrets comme la CIA américaine ou le Mossad israélien. Un tel accord pourrait aussi contenir une clause prévoyant de classer définitivement un dossier après examen ou de pouvoir visiter un site ou questionner un scientifique une fois seulement, ce qui de facto réduirait la capacité de vérification de l'agence, jugent des diplomates à Vienne, siège de l'AIEA. Le déroulement de la mission sera surveillé de très près par les grandes puissances avant la reprise de leurs pourparlers avec l'Iran. Selon des informations non confirmées de l'agence de presse russe Ria Novosti, la réunion devrait se tenir dès la fin janvier à Istanbul, en Turquie.