Une équipe de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) est arrivée à Téhéran pour un nouveau round de discussions sur le programme nucléaire iranien, avec l'espoir d'accéder à un site sensible après plusieurs mois de vaines négociations. La délégation menée par le Belge Herman Nackaerts, devait rencontrer le représentant iranien à l'AIEA, Ali Asghar Soltanieh, au siège de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique, selon la presse officielle. Lors de cette visite d'une journée, les inspecteurs onusiens enquêtant sur la finalité du programme nucléaire controversé de l'Iran, soupçonné de vouloir se doter de l'arme atomique, souhaitent notamment avoir accès à un site suspect sur la base militaire de Parchin, près de Téhéran. L'AIEA soupçonne l'Iran d'y avoir procédé à des tests de détonateurs susceptibles d'être utilisés pour déclencher une arme atomique, et tente sans succès depuis le début de l'année de se rendre sur place pour l'inspecter. Si l'Iran nous garantissait l'accès, nous saluerions cette chance et serions prêts à y aller, a déclaré mercredi M. Nackaerts, avant son départ pour Téhéran. Selon un diplomate, deux experts techniques, en mesure de procéder à des vérifications à Parchin s'ils y sont invités, sont parmi les sept membres de la délégation. La presse a cependant indiqué qu'aucune visite ou inspection de site nucléaire ou d'autres sites n'avait été prévue pour l'instant. Plus largement, l'agence onusienne tente de conclure avec Téhéran un accord, négocié depuis début 2012, sur une approche structurée donnant à ses inspecteurs un accès plus large à des sites, individus ou documents, susceptibles de lever les doutes sur l'existence d'un objectif militaire caché derrière le programme nucléaire civil iranien. Plusieurs réunions, et même le voyage éclair à Téhéran en mai du directeur général de l'AIEA Yukiya Amano, se sont soldés par des échecs. Le régime iranien, qui jure ne pas chercher à se doter de l'arme atomique, a indiqué pour sa part que les discussions seraient centrées sur les droits nucléaires de l'Iran, notamment l'enrichissement d'uranium, condamné par le Conseil de sécurité de l'ONU. Mais Téhéran est aussi prêt à discuter de certains sujets qui pourraient être source d'inquiétude pour les responsables de l'agence, a affirmé le porte-parole de la diplomatie, Ramin Mehmanparast, sans plus de précision. Téhéran fait valoir que les demandes de l'AIEA excèdent les obligations de l'Iran dans le cadre du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) dont il est signataire. En novembre 2011, l'agence onusienne avait publié un rapport sévère sur l'Iran. Il contenait une liste d'éléments présentés comme crédibles indiquant que le pays avait travaillé à la mise au point de l'arme atomique avant 2003, et peut-être ensuite. Une avancée des discussions avec l'AIEA serait de bon augure dans la perspective d'une reprise prochaine des négociations de l'Iran avec le groupe des 5+1 (Etats-Unis, Chine, Russie, Grande-Bretagne, France et Allemagne) sur la question nucléaire. Les grandes puissances ont soumis l'Iran a une série de sanctions internationales dans la foulée de ses condamnations répétées par le Conseil de sécurité de l'ONU. Des contacts sont actuellement en cours entre Téhéran et les 5+1, représentés par la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton, pour relancer les discussions au point mort depuis l'échec d'une série de trois rencontres au printemps. Nous espérons qu'un accord pourra être trouvé rapidement avec l'Iran sur la manière de poursuivre les négociations et de faire des progrès concrets pour répondre aux inquiétudes internationales et trouver une solution diplomatique, a indiqué mercredi Michael Mann, porte-parole de Mme Ashton.