L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) et l'Iran se retrouveront le 16 janvier pour de nouvelles discussions sur le programme nucléaire controversé de Téhéran, a annoncé le représentant iranien à l'AIEA à l'issue d'une journée d'entretiens qualifiés de constructifs et positifs. Nous avons convenu d'une nouvelle série de discussions le 16 janvier à Téhéran, a déclaré Ali Asghar Soltanieh, cité par les médias iraniens. Les entretiens ont été constructifs, positifs, et nous avons fait des progrès dans les négociations, a ajouté M. Soltanieh, sans préciser si l'agence onusienne avait eu accès à la base militaire de Parchin, un site suspect qu'elle tente d'inspecter depuis plusieurs mois. L'AIEA souhaitait visiter ce site dans le cadre de son enquête sur la finalité du programme nucléaire de l'Iran, soupçonné de vouloir se doter de l'arme atomique. L'agence soupçonne l'Iran d'y avoir procédé à des tests de détonateurs susceptibles d'être utilisés pour déclencher une arme atomique. Interrogé à Vienne où elle a son siège, l'AIEA n'a pas souhaité faire de commentaire sur cette journée d'entretiens, mais le responsable de la délégation onusienne, le Belge Herman Nackaerts, devrait s'exprimer à son retour en Autriche. Avant son départ pour Téhéran, M. Nackaerts, avait affirmé que la délégation de l'AIEA était prête à aller à Parchin si l'Iran garantissait l'accès au site. Deux experts techniques, en mesure de procéder à des vérifications, faisaient ainsi partie de la délégation. Plus largement, l'AIEA tente depuis le début 2012 de conclure avec Téhéran un accord sur une approche structurée donnant à ses inspecteurs un accès plus large à des sites, individus ou documents, susceptibles de lever les doutes sur l'existence d'un objectif militaire caché derrière le programme nucléaire civil iranien. Plusieurs réunions et même le voyage éclair à Téhéran en mai du directeur général de l'agence Yukiya Amano, se sont soldés par des échecs. Mais le régime iranien, qui jure ne pas chercher à se doter de l'arme atomique, souhaitait que les discussions soient centrées sur les droits nucléaires de l'Iran, notamment l'enrichissement d'uranium, condamné par le Conseil de sécurité de l'ONU. Téhéran fait valoir que les demandes de l'AIEA excèdent les obligations de l'Iran dans le cadre du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) dont il est signataire. Mais l'Iran est aussi prêt à discuter de certains sujets qui pourraient être source d'inquiétude pour les responsables de l'agence, a affirmé le porte-parole de la diplomatie, Ramin Mehmanparast, sans plus de précision. En novembre 2011, l'agence onusienne avait publié un rapport sévère sur l'Iran. Il contenait une liste d'éléments présentés comme crédibles indiquant que le pays avait travaillé à la mise au point de l'arme atomique avant 2003, et peut-être par la suite. Une avancée des discussions avec l'AIEA serait de bon augure dans la perspective d'une reprise prochaine des négociations entre l'Iran et le groupe des 5+1 (Etats-Unis, Chine, Russie, Grande-Bretagne, France et Allemagne) sur la question nucléaire. Les grandes puissances ont soumis l'Iran a une série de sanctions internationales dans la foulée de ses condamnations répétées par le Conseil de sécurité de l'ONU. Les discussions sont au point mort depuis le printemps, mais des contacts sont actuellement en cours entre Téhéran et les 5+1, représentés par la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton.