Le gouvernement a mobilisé des sommes appréciables pour sortir la région de son enclavement. «La wilaya de Jijel vient de bénéficier d'une enveloppe budgétaire supplémentaire de 531 milliards de centimes», a déclaré Dahou Ould Kablia, ministre délégué aux Collectivités locales, lors d'une conférence de presse tenue dimanche en fin de journée au siège de la wilaya. Le ministre délégué a reconnu que la région a accusé un retard monstre dans le développement, en raison des problèmes sécuritaires. Mais depuis 1999, le gouvernement a mobilisé des sommes appréciables pour sortir la région de son enclavement, a soutenu le ministre-délégué. «De 1999 à 2003, la wilaya a bénéficié d'un budget de 23,7 milliards de dinars pour tous les programmes (PCD, programmes centralisés...)», a rappelé Ould Kablia, ce qui n'a pas empêché le chômage d'atteindre un taux de 39% de la population active. Au sujet de l'arrêt de la zone franche de Bellara, destinée à encourager l'investissement étranger dans la région, le ministre délégué n'a pas fourni la moindre explication, sinon que l'Etat est en négociation avec l'entreprise italienne Danili pour reprendre en main les travaux. Tandis que, en ce qui concerne le port de Djendjen, c'est le flou absolu. Esquivant les questions, le ministre délégué a tenté de justifier le retard dans le développement de la région par le problème du foncier. Au sujet du secteur touristique devant générer des postes d'emploi, Ould Kablia a été catégorique en affirmant que «l'Etat n'investira plus dans ce secteur. Il est ouvert à 100% au privé.» Questionné sur les moyens de rentabiliser l'aéroport Ferhat-Abbas, depuis l'arrêt de la compagnie Khalifa et l'éventualité de lui accorder une ligne internationale, le ministre ignorait qu'il n'y a jamais eu de desserte internationale, puisqu'il a déclaré qu'«il y a eu par le passé des vols vers l'étranger à partir de cet aéroport». Enfin, interrogé sur les critères de l'enveloppe supplémentaire, le ministre a répondu que «trois paramètres entrent en jeu pour décider de cet octroi : la population, les infrastructures existantes et le taux d'avancement des projets», avant d'ajouter que «les enveloppes supplémentaires ne sont pas figées à l'image de la loi de finances qui a toujours connu une loi complémentaire». En conclusion, le ministre délégué aux collectivités locales a invité les autorités locales à utiliser cette enveloppe supplémentaire à bon escient du fait que la wilaya n'a pas connu le moindre essor depuis longtemps. «Jijel n'a pas changé d'un iota. Elle est demeurée la même que celle que j'ai visitée du temps où j'étais wali de Skikda en 1976», a-t-il rappelé amèrement. Une vérité qui se vérifie aisément sur le terrain.